Tourisme : Netflix veut vous faire découvrir d’autres coins de France et l’État n’y est pas pour rien

Le site de Netflix Voyage en France promet de faire visiter le territoire aux fans de la plateforme.
Capture d’écran Voyage en France Le site de Netflix Voyage en France promet de faire visiter le territoire aux fans de la plateforme.

TOURISME - Emily in Paris et Lupin ont plus en commun que d’avoir été tournées dans la capitale : elles font rayonner notre pays à l’étranger. D’après une étude pour Netflix, dévoilée ce jeudi 1er février, les spectateurs qui ont regardé des programmes français sur la plateforme sont trois fois plus susceptibles de choisir la France comme première destination de voyage.

Surfant sur son étude, réalisée auprès d’un public de 7 000 personnes (composé d’Américains, Japonais et Allemands), le géant du streaming a mis au point un guide touristique personnalisé sur internet, en anglais et en français.

Il a été baptisé Voyage en France (netflix-en-france.fr) et promet de découvrir notre territoire hors des sentiers battus, au gré d’une carte interactive et de carnets de voyage rassemblant les principaux lieux de tournage des productions Netflix, françaises ou étrangères.

« La France rêvée d’Emily » propose, par exemple, de visiter le musée des Arts déco ou d’aller déjeuner au Grand Véfour, institution dans la capitale. Là où « Escapade ensoleillée dans le Sud » nous invite à découvrir le port de Cassis (où se clôture Bronx, un film d’Olivier Marchal) et le village de Brando, en Corse, pour aller boire un coup chez Jeannot, bar fréquenté par les trois héroïnes de Voleuses.

Pas d’Étretat, mais le marché de Rungis

Vous n’y verrez pas les Calanques de Marseille ni Étretat, qui étouffent sous le poids du tourisme. Ni même la boulangerie près du Panthéon, fréquentée par Emily Cooper. À la place, Netflix a, entre autres, épinglé pour vous le marché de Rungis et le château de Chaalis, lieu d’une formidable partie de chasse dans Family Business, saison 2.

L’idée ? Attirer les touristes vers des sites méconnus en France, première destination touristique mondiale. « La question n’est pas de faire venir plus de touristes en France, mais plutôt où en France et à quelle saison », a déclaré lors d’une conférence de presse, ce même jeudi, Caroline Leboucher, présidente d’Atout France, agence de développement touristique de la France.

L’opérateur de l’État français est partenaire de l’initiative menée par Netflix, qui vise, comme l’a répété la directrice des relations institutionnelles de la plateforme Marie-Laure Daridan, à œuvrer à une meilleure « gestion des flux touristiques » et à un tourisme moins énergivore.

Le partenariat entre l’État et la plateforme de streaming n’est pas anodin, tant les retombées économiques sont intéressantes pour lui et les acteurs locaux. « Quand on investit un euro dans un tournage, c’est 8 euros qui reviennent dans les poches de Bercy », se félicite la maire du IXe arrondissement Delphine Bürkli, interrogée lors de cette même conférence de presse. Son arrondissement héberge 120 tournages par an, assure-t-elle.

Emily in France

À Villefranche-de-Rouergue, dans l’Aveyron, le tournage de la série avec Mark Ruffalo Toute la lumière que nous ne pouvons voir a rapporté 2 millions d’euros, explique à son tour son maire, Jean-Sébastien Orcibal. Il précise que des sites ont été mis à disposition gratuitement, en échange de la rénovation de certains lieux et façades de boutiques de sa ville par les équipes de Netflix.

D’autres initiatives de ce genre ont eu lieu ailleurs dans le monde, comme en Espagne ou en Corée du Sud, pays à la pointe du tourisme d’affaires et bénéficiant depuis plusieurs années d’une très forte exportation de ses séries, films et groupes de musique.

La carte interactive de Netflix ne répertorie pas tous les lieux, en France, où ses séries ont été tournées. On regrette, ici, de ne pas y voir le quartier parisien de Belleville, montré avec subtilités dans The Eddy, série de Damien Chazelle sur le jazz à Paris. En revanche, elle aspire à être mise à jour avec les productions à venir. Et notamment la prochaine saison d’Emily in Paris qui promet, nous a précisé son producteur Raphaël Benoliel, d’explorer d’autres régions.

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