A La Tour-du-Pin (Isère) : «C'est pas politique. C’est pas la gauche ou la droite ou le FN»

Manifestation des «gilets jaunes» à la Tour-du-Pin (Isère), le 17 novembre 2018.

Près de 400 manifestants se sont réunis dès 8 heures sur le parking d’un supermarché dans ce bourg entre Lyon et Grenoble.

Il est jaune, moche et ne va avec rien. Le fameux gilet a pourtant été ce samedi la fringue la plus portée de France. A La Tour-du-Pin, un bourg de 8000 habitants entre Lyon et Grenoble, ils sont près de 400 à s’être réunis à 8 heures sur le parking d’un supermarché avant d’entamer leur déambulation. La manifestation a été déclarée à la préfecture. Une poignée de pancartes, quelques cornes de brume et un tracteur qui clôt la marche : l’ambiance reste sage en milieu de matinée. «Jeunes en galère, vieux dans la misère, peuple en colère», dit un carton brandi à bout de bras. Mais les jeunes ne se sont manifestement pas levés, la majorité des marcheurs ont entre 50 et 70 ans.

A lire aussi A Rennes : «Depuis que Macron a le pouvoir à 100%, tout augmente»

«Ici, ce sont des gens qui ne se sentaient pas d’aller dans les blocages, d’être gazés, mais on est là quand même, c’est une autre manière de se mobiliser», explique Cyrille, 47 ans, qui porte une affiche : «Marre d’être pompés et siphonnés.» C’est cette travailleuse sociale qui a organisé ce «rassemblement de campagne», «pour protester contre la hausse des taxes diverses» : «C’est une sorte de mise en garde pour le gouvernement, c’est le début de quelque chose, espère-t-elle. On veut montrer qu’on est nombreux et quand on est nombreux, on est forts. » Une Marseillaise est entonnée. Le cortège applaudit, puis repart.

Manifestation des «gilets jaunes» à La Tour-du-Pin (Isère), le 17 novembre. Photo Etienne Maury pour Libération

Sylvie, «simple ouvrière» au chômage, a 54 ans. Elle est là pour «qu’on pense un peu aux classes moyennes» : «Après trente-trois ans dans la même boîte, je touchais 1200 euros net par mois. Je suis taxée de partout, le gazole, la CSG.» Pour elle, tout est trop cher, et «nos salaires, ça suffit plus». Patrice, 48 ans, employé de l’industrie électro-mécanique, acquiesce : «Leurs (...) Lire la suite sur Liberation.fr

«Gilets jaunes» : 2000 rassemblements, 124 000 personnes à la mi-journée
A Nice, avec les «gilets jaunes» sans voiture
«Gilets jaunes»: Mélenchon critique «manipulation» et «dramatisation» de la part du gouvernement
A Montpellier : «Ils nous ont déplumés. On est tous à poil»
Blocages des «gilets jaunes»: 124.000 participants, un mort et des blessés sur les barrages