Le “tour d’honneur” du président iranien en Syrie

La photo d’Ebrahim Raïssi reçu à bras ouverts par son homologue syrien trône ce 4 mai en première page du quotidien Al-Watan. Il s’agit de la première visite à Damas d’un président iranien depuis 2011, quelques mois avant le début d’un soulèvement en faveur de la démocratie ayant mué en guerre civile. Un conflit au cours duquel Téhéran a soutenu militairement le régime de Bachar El-Assad. Celui-ci contrôle aujourd’hui deux tiers du territoire syrien et sort progressivement de son isolement régional et international.

C’est l’un des messages que le président iranien a tenu à faire passer : “Le gouvernement et le peuple syriens ont traversé de grandes difficultés, et, aujourd’hui, nous pouvons dire que vous avez surmonté tous ces problèmes et remporté la victoire malgré les menaces et les sanctions.”

De son côté, le président syrien a remercié l’Iran d’avoir accordé à la Syrie “un soutien économique et politique total et même à offrir de son sang”. L’Iran a envoyé des militaires en soutien à l’armée syrienne et aux milices pro-iraniennes, dont certains ont été tués sur le champ de bataille ou dans des frappes israéliennes dans cette guerre aux multiples ramifications.

“Un plan de coopération stratégique au goût de résistance et de victoire”, titre le journal syrien pro-Damas “Tishreen”, édition du jeudi 4 mai 2023.. PHOTO / CAPTURE D’ÉCRAN / TISHREEN
“Un plan de coopération stratégique au goût de résistance et de victoire”, titre le journal syrien pro-Damas “Tishreen”, édition du jeudi 4 mai 2023.. PHOTO / CAPTURE D’ÉCRAN / TISHREEN

Le “front de la résistance”

Dans les cercles du pouvoir à Damas et à Téhéran, cette visite est surtout présentée comme la consécration de la victoire de l’“axe de la résistance” [Iran, Syrie, Hezbollah et Hamas] et celle d’une alliance basée sur “des relations stratégiques constantes en cette période de grandes transformations mondiales”, marquées par l’émergence d’une “multipolarité et la disparition des forces hégémoniques”, écrit Al-Watan.

La visite du président iranien en Syrie “intervient dans des circonstances régionales et internationales qui nécessitent coordination et concertation entre les pays et les forces qui se sont fermement opposés aux plans américano-israéliens” pour la région, renchérit le quotidien syrien partisan du régime Tishreen.

“Un tour d’honneur pour le triomphe du front de la résistance, non seulement sur les terroristes […] mais aussi sur leurs partisans les plus sataniques, en particulier les États-Unis et l’entité sioniste [Israël]”, se félicite le quotidien iranien Kayhan.

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