«"Toufik", l’homme le plus puissant du Maghreb et d’Algérie depuis un quart de siècle»

Le départ du général Médiene à la une du journal En-Nahar, dimanche.

Le limogeage dimanche du patron du Renseignement, le général Mediène, 76 ans, marque un tournant à Alger, analyse l'historien Pierre Vermeren.

Patron redouté du DRS (Département du renseignement et de la sécurité) algérien, le général Mohamed Lamine Mediène, 76 ans, a été écarté dimanche par le président de la République algérienne Abdelaziz Bouteflika. Pour Pierre Vermeren, professeur d’histoire contemporaine à Paris-I et spécialiste des pays du Maghreb, cela signifie peut-être que le gigantesque appareil sécuritaire ne sera plus désormais entre les mains d’un seul homme, comme ce fut le cas pendant 25 ans avec celui que l’on surnommait «Toufik».

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Qui est le général Mediène dont simplement deux photos ont circulé jusqu’à ce jour ?

C’est certainement l’homme le plus puissant du Maghreb et d’Algérie depuis un quart de siècle. Le fait que cet homme, qui représente aussi une période cruciale de la guerre contre les islamistes puis, toutes proportions gardées, contre le «Printemps arabe», quitte ses fonctions est un fait considérable. Et on comprend mieux dès lors pourquoi François Hollande s’est rendu à Alger en juin dernier, car ce « limogeage » devait être en préparation.

Quelles étaient les relations entre Abdelaziz Bouteflika et Mohamed Lamine Mediène, dit communément Toufik, depuis l’Indépendance?

C’est très difficile de connaître leur état réel. Ils ont été très proches depuis 1999, après le général Nezzar dans les années 1990. Ils font partie de ces hommes qui ont tenu le pays depuis 25 ans. Il y a aujourd’hui une écriture de scénario qui nous est présentée comme une guerre de clans. Probablement qu’il y a des éléments de vérité dans cette «écriture», parce qu’il y a des personnes qui ont été poursuivies, emprisonnées, inculpées, etc. Par exemple, l’ancien patron du pétrole algérien, Chakib Khelil, qui fut le premier de la liste après que le DRS a déclenché l’offensive en 2010.

Un tel limogeage (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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