Torture Maroc: un plaignant demander une «enquête impartiale» à Hollande

Le boxeur Zakaria Moumni dit avoir subi quatre jours de sévices en 2010, aux mains d'individus travaillant «directement avec le roi».

Un boxeur qui a porté plainte en France contre un responsable marocain qu’il accuse de l’avoir torturé en 2010 réclame «une enquête approfondie, indépendante et impartiale» dans un courrier à François Hollande. Cette procédure et deux autres plaintes précédentes pour complicité de torture visant Abdellatif Hammouchi, patron du contre-espionnage marocain, sont à l’origine d’une rarissime querelle diplomatique entre les deux alliés. Le Maroc avait notamment exprimé son vif courroux après que des policiers se soient rendus à la résidence de son ambassadeur pour notifier à Abdellatif Hammouchi -en visite à Paris- une convocation d’un juge d’instruction.

Dans sa longue lettre au président Hollande datée de vendredi, Zakaria Moumni, ancien champion de boxe thaïlandaise, qui détient la nationalité française, décrit les sévices dont il dit avoir été victime après son arrestation le 27 septembre 2010 à l’aéroport de Rabat. «Tout au long de ces quatre jours de tortures, ils n’ont cessé de me répéter: 'Ici, c’est l’abattoir de Sa Majesté et, nous, on ne dépend ni du ministère de l’Intérieur, ni du ministère de la Justice. Nous, on travaille directement avec le roi. Et ça, c’est les ordres du roi'», écrit M. Moumni.

«En réalité, le pouvoir marocain - le Palais royal pour être plus précis - m’a fait payer chèrement le fait d’avoir exprimé publiquement mes revendications et mes griefs à l’égard du Palais royal», poursuit le boxeur, qui explique qu’il réclamait en vain un poste au ministère de la Jeunesse et des Sports.

Faux aveux

Condamné à 30 mois de prison au terme d’un procès qualifié d'«inéquitable» par Human Rights Watch, il affirme avoir signé sous la torture les aveux selon lesquels il aurait soutiré à deux Marocains 1.200 euros contre la promesse de leur trouver du travail en Europe. Grâcié en février 2012, Zakaria Moumni, qui (...)

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