"Top Gun", "Avatar" et Spielberg, favoris de Golden Globes en quête de rédemption

"Top Gun", "Avatar" et Spielberg, favoris de Golden Globes en quête de rédemption

L'intimiste The Fabelmans de Steven Spielberg, le biopic Elvis ainsi que les deuxièmes volets des mastodontes Top Gun et Avatar s'affrontent mardi aux Golden Globes, lors d'une cérémonie où ces récompenses tenteront de redorer leur image, largement ternie par les scandales entourant le jury.

Cet événement décontracté et fastueux, longtemps perçu comme la soirée préférée d'Hollywood, n'a été que l'ombre de lui-même ces deux dernières années.

La faute d'abord à la pandémie, puis à des accusations de racisme, de sexisme et de corruption visant l'Association de la presse étrangère de Hollywood (HFPA), qui forme le jury et qui ne comptait aucun membre noir en 2021.

De retour à la télévision

Boudés par le gratin et privés de télévision l'an dernier, les Golden Globes sont de retour sur NBC. La chaîne américaine a accepté de diffuser la 80e édition, après une série de réformes de la HFPA pour améliorer sa diversité et interdire à ses membres d'accepter des cadeaux de la part des studios.

De nombreux grands noms sont invités, parmi lesquels le réalisateur Steven Spielberg, dont le semi-autobiographique The Fabelmans part favori pour le prix du meilleur film dramatique, et l'acteur Eddie Murphy qui doit être distingué pour l'ensemble de sa carrière.

Mais l'affluence risque d'être encore limitée cette année sur le tapis rouge. De nombreux nominés n'ont pas encore confirmé leur présence, et la plupart des "after-parties" habituellement organisées par les studios pour noyer leurs vainqueurs sous le champagne n'auront pas lieu.

Les célébrités qui se montreront dans l'hôtel de Beverly Hills où la cérémonie se déroule devront justifier leur présence, face aux journalistes réclamant leur avis sur les réformes de la HFPA, observe le chroniqueur Pete Hammond, du site spécialisé Deadline. "Ce ne sera pas exclusivement 'Qu'est-ce que vous portez?'", remarque-t-il.

De nombreux absents

La cérémonie doit déjà composer avec deux absents de marques. Brendan Fraser, nominé pour son rôle de professeur obèse et reclus chez lui dans The Whale, accuse un ancien président de la HFPA de l'avoir agressé sexuellement et boycottera l'événement.

Producteur de Top Gun: Maverick, Tom Cruise devrait lui aussi être absent, après avoir rendu ses trois Golden Globes pour protester contre les scandales. Son long-métrage tentera, avec l'autre énorme succès du box-office 2022 Avatar: la voie de l'eau, d'empêcher The Fabelmans de remporter le prix du meilleur film dramatique.

Tar, qui se déroule dans l'univers de la musique classique, et le biopic Elvis, sur le roi du rock'n'roll pourraient également créer la surprise. Leurs stars respectives - Cate Blanchett en cheffe d'orchestre impitoyable, et Austin Butler en remarquable Elvis Presley - font partie des favoris pour les prix d'interprétation.

Côté comédies, la tragi-comédie irlandaise Les Banshees d'Inisherin, qui met en scène la fin abrupte d'une amitié sur une petite île irlandaise dans les années 1920, va concourir dans huit catégories, une première depuis vingt ans.

Le film affronte notamment le surréaliste et décoiffant Everything Everywhere All At Once, qui pourrait valoir des prix d'interprétation à Michelle Yeoh, Jamie Lee Curtis et Ke Huy Quan.

Tentative de retour en grâce

Face aux polémiques, la HFPA a notamment renouvelé le jury des Golden Globes, en incluant 103 nouveaux entrants - qui ne sont pas membres à part entière de l'association -, dont de nombreuses femmes et personnes issues de minorités ethniques.

Après les récentes controverses, le prestige de ces récompenses est en jeu lors de cette cérémonie. Par le passé, un succès aux Golden Globes était un outil marketing précieux, capable de lancer une campagne victorieuse vers la récompense suprême des Oscars.

À Hollywood, certains membres de l'industrie confient en privé souhaiter un retour en grâce de ces récompenses, qui constituent "un important rouage de la saison des prix" depuis 80 ans, pointe Pete Hammond.

Les affiches de film soulignent d'ailleurs de nouveau les nominations aux Golden Globes, contrairement à l'an dernier. Mais pour le chroniqueur, leur pouvoir d'influence sur les Oscars semble durablement amoindri.

"Lorsque chaque article sur les Globes parle de scandale (...) cela ne les rend pas aussi crédibles, je pense, pour les votants des Oscars", conclut-il.

Article original publié sur BFMTV.com