« Top Chef 2024 » : Inès Trontin réagit à son élimination du concours
TÉLÉVISION - Une seconde chance qui n’aura pas suffi. Après avoir été éliminée une première fois de « Top Chef 2024 », Inès Trontin a eu une nouvelle opportunité dans le concours culinaire de M6 diffusé ce mercredi 20 mars. Dans cette quinzième saison, la brigade cachée fait son grand retour. Et pour cette édition anniversaire, c’est le chef étoilé Pierre Gagnaire qui prend les commandes du concours parallèle.
La carte des « Top Chef » étoilés au Michelin 2024
Malheureusement pour Inès, le thème imposé de la raviole n’a pas joué en sa faveur. Son plat a été considéré comme hors-sujet, malgré des goûts appréciés à la dégustation. D’abord technicienne lumière à l’opéra de Lyon, Inès Trontin amorce son tournant gastronomique en préparant des repas quotidiens et en assurant le catering pour tout l’opéra. Après avoir appris avec des grands noms de la gastronomie française comme Éric Frechon, Guy Lassausaie et son mentor Jérôme Schilling, elle ouvre son propre établissement Pêche à Paris.
Après son élimination, elle a accepté de répondre à quelques questions au HuffPost:
Le HuffPost : L’aventure Top Chef s’arrête pour vous ce soir. Avez-vous des regrets ?
Inès Trontin : J’ai des regrets sur la toute première épreuve. Je pense que ça s’est vu, je l’ai subie. Je ne me suis pas fait confiance, j’ai réalisé un plat « instagrammable » qui ne me ressemble pas et que je n’ai pas su expliquer. Je pensais que ce que je savais faire et ce que j’aimais faire, ne suffisait peut-être pas pour être aussi bien que les autres. Là où je suis très déçue, c’est que mon passage a été beaucoup coupé et ça n’a pas été à mon avantage. J’ai l’impression que les spectateurs ont compris que j’ai réalisé un cornet avec 3 billes de « couleurs » alors qu’il s’agissait de trois variétés de carottes différentes. Il y avait également un cappuccino frappé à la chicorée à côté. Stéphanie Le Quellec l’a dégusté et elle trouvait que ça ramenait le goût de carotte. Mais cette séquence n’a pas été diffusée. Je n’ai pas fait le bon choix de plat et j’aurais dû mettre l’accent sur les jus qui font partie de mon style de cuisine.
Quelle brigade auriez-vous aimé intégrer ?
Je pense que j’aurais pris la brigade orange. Je ne réfléchis pas en termes de féminin ou masculin. J’adore Dominique Crenn qui est une femme et une cheffe inspirante et j’aurais aimé être dans son équipe.
Aviez-vous des appréhensions sur le tournage ?
C’est effectivement quelque chose d’assez inhabituel. Mais je pense que c’était pareil pour tous les candidats. On ne peut pas raconter n’importe quoi, il faut qu’on réfléchisse vite et qu’on rebondisse. On est dans un champ, sans tout le matériel qu’on aurait dans une pièce avec de l’eau et de l’électricité. Donc il y a énormément de paramètres à prendre en compte et qui sont assez étrangers par rapport à nos conditions de travail quotidiennes.
« Ça m’a coupé l’herbe sous le pied »
Comment vous êtes-vous retrouvée au casting de cette quinzième saison ?
J’ai envoyé ma candidature en me disant que je ne serai jamais prise, car je ne pensais pas du tout que ça allait fonctionner. On ne nous le raconte pas, mais on est vraiment nombreux à la base et il y a quatre étapes de sélection à passer. Peut-être que mon manque de confiance en moi partait de là (rires).
Qu’avez-vous appris en participant à Top Chef ?
J’ai appris que parfois, se faire confiance n’est pas forcément synonyme d’avoir le melon. C’est connaître sa juste valeur. Par exemple, sur la première épreuve, j’ai eu le sentiment de me dire qu’il fallait que je résume 10 années de cuisine en deux heures en fait. Sauf que ce n’est pas possible. J’ai voulu montrer plein de techniques et de goûts, et au final, je n’ai pas eu le temps de préparer mes plats correctement. Cette erreur m’a permis de prendre beaucoup de recul sur ma façon de travailler, de voir les choses et de me dire qu’en faisant peut-être un peu moins, mais de façon plus travaillée, plus appliquée et moins dans le speed, on prend plus de plaisir.
Comment avez-vous réagi en recevant l’appel de Pierre Gagnaire pour participer à la brigade cachée ?
Franchement, ça m’a coupé l’herbe sous le pied. Comme la production avait déjà fait ça l’année dernière, on s’est tous dit qu’il n’y aurait pas de brigade cachée. Je ne m’y attendais pas du tout et encore moins que Pierre Gagnaire m’appelle en personne. Je n’avais plus de jambes. C’était une dinguerie. Au téléphone, il a un charisme de malade, alors je vous laisse imaginer en vrai. En plus d’être un cuisinier brillant, c’est quelqu’un de super humainement parlant. Je pense que c’est assez rare dans notre métier pour être souligné.
Il y a le moment des caméras et l’à-côté. Pierre Gagnaire, c’est ce genre de personne qui prend le temps pour discuter avec vous. Attention, les autres chefs de brigade l’ont fait aussi. Mais il a été d’un très grand soutien. Il a eu des mots très justes et m’a même appelée 4 jours après pour prendre de mes nouvelles. Il m’a donné un très bon conseil qui est de prendre du temps pour moi, du repos, du recul et de ne pas foncer tête baissée tout le temps. On est humain et on ne peut pas tout gérer en même temps. Il m’a conseillé d’embaucher quelqu’un et c’est ce que j’ai fait.
Avez-vous quelques regrets sur votre dernier plat ?
Je ne peux pas faire la meuf en disant qu’après ma première élimination, je suis rentrée chez moi et que tout allait bien. Non, j’ai pris une vraie claque. Je pense que j’étais encore sous la pression, j’avais très peur de la diffusion, mais aussi de me faire lyncher sur les réseaux sociaux. Ce qui est vraiment difficile en fait, c’est cet exercice de se mettre à nu devant le grand public. Je pense que je n’avais pas le recul nécessaire pour être très sereine sur cette épreuve. Après, je suis partie sur un plat avec des goûts que j’aime vraiment. Pas comme l’épreuve de la carotte.
Quels sont maintenant vos projets futurs ?
Avec mon associé, on se concentre sur l’ouverture de notre prochain restaurant. C’est un projet qui se construit et qui devrait voir le jour à court ou moyen terme. Ça va être plutôt cool. Mais je ne peux pas en dire plus pour l’instant. Il y a aussi des pop-up à venir pour l’été 2024.
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