Tony Estanguet, président du comité d’organisation des JO de Paris, visé par une enquête sur sa rémunération

L’ancien sportif et triple médaillé olympique aurait perçu des sommes bien supérieures à celles pouvant être perçues dans une association loi 1901.

Tony Estanguet est à la tête de la présidence du comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024.
FRANCK FIFE / AFP Tony Estanguet est à la tête de la présidence du comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024.

JO PARIS 2024 - Coup dur pour l’organisation française des Jeux, à moins de six mois du top départ. Ce mardi 6 février, le patron français des JO de Paris 2024, Tony Estanguet se retrouve dans une situation délicate suite à l’ouverture d’une enquête portant sur la rémunération du président du comité d’organisation Paris 2024 (Cojop).

Le calendrier des Jeux olympiques de Paris 2024 avant la cérémonie d’ouverture le 26 juillet

Comme l’indique l’AFP ce mardi 6 février, cette enquête a été ouverte par le parquet national financier (PNF) et porte essentiellement sur les conditions de sa rémunération à ce poste. Une annonce qui n’a pas manqué de surprendre au sein du comité d’organisation, qui a déclaré « découvrir avec étonnement cette information ».

Le Cojop assure toutefois que la rémunération de son président « était très strictement encadrée » et que les « modalités de versement ont été validées par le contrôleur général économique et financier, après consultation de l’URSSAF ».

Confiée à la police judiciaire parisienne, l’enquête a été lancée dès la « semaine dernière », selon les précisions d’une source proche du dossier. De son côté, le PNF indique ne pas vouloir « communiquer à ce stade sur l’existence d’une éventuelle enquête préliminaire » visant Tony Estanguet.

Trois autres enquêtes en cours

Jusqu’en 2020, l’ancien champion de canoë-kayak a perçu une rémunération annuelle de 270 000 euros bruts, selon des chiffres communiqués par le Cojop en 2018. Cette rémunération était toutefois susceptible d’évoluer dans une limite de 20 %, en fonction de certains critères de performance, avait indiqué le Cojop à l’époque.

Mais le Cojop étant une association de type loi 1901, la rémunération de ses dirigeants est plafonnée par la loi à des niveaux sensiblement inférieurs.

Selon un récent article du Canard enchaîné, Tony Estanguet aurait créé une société qui facture des « prestations non commerciales » au Cojop, qu’il dirige. Ce qui interroge sur le contrôle de « la réalité et la qualité des prestations » effectuées par la société d’Estanguet, poursuivait le journal en octobre.

Le patron des JO 2024, qui souhaitait pourtant des Jeux « exemplaires » dans son pays, doit faire la grimace à l’annonce de cette nouvelle enquête, la quatrième portée par le parquet national financier. En effet, trois autres enquêtes sont déjà en cours contre l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Elles visent notamment des soupçons de favoritisme et de détournements de fonds publics lors de l’attribution des marchés.

Mi-janvier, une source judiciaire avait d’ailleurs confié à l’AFP que ces trois précédentes procédures portaient « sur une vingtaine de contrats et plusieurs dizaines de millions d’euros ».

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