La dernière reine d'Europe abdique: 5 choses à savoir sur Margrethe II du Danemark

L'annonce de son abdication a causé un choc énorme aux Danois. Margrethe II, reine du Danemark depuis 1972, a surpris tout le monde en annonçant le 31 décembre 2023, lors de ses traditionnels vœux au pays, qu'elle cédait sa place à son fils le prince Frederik. Ce passage de relais a eu lieu ce dimanche 14 janvier au balcon du palais de Christiansborg, devant environ 100.000 personnes.

La reine de 83 ans, très populaire dans le pays, a un profil assez peu conventionnel pour une monarque, comme le raconte Anne-Françoise Hivert, correspondante du Monde en Scandinavie, dans le Podcast royal de BFMTV.

• Elle a créé son propre sarcophage

En prévision de sa mort, Margrethe a voulu un sarcophage de verre, qu'elle a créé en collaboration avec le sculpteur Bjørn Nørgaard, et réalisé par un verrier tchèque. L'objet est posé sur trois piliers de granit danois qui sont décorés de trois têtes d’éléphants moulées en argent.

L'objet, qui est un cénotaphe, un tombeau vide, est placé à la chapelle sainte Brigitte de la cathédrale de Roskilde depuis 2018. La reine ne reposera pas à l'intérieur, mais dans une crypte située en dessous.

• Elle fumait énormément

Jusqu'à sa lourde opération du dos en février 2023, la reine Margrethe fumait comme un pompier. La presse britannique la surnomme "Ashtray Queen", la "reine au cendrier". Le Times avance même qu'elle a fumé jusqu'à 60 cigarettes par jour. Cette grosse fumeuse ne s'est par ailleurs jamais cachée pour en griller une.

• Elle est passionnée d'archéologie

"Margrethe souhaitait devenir archéologue, avant de devenir reine", indique Anne-Françoise Hivert, correspondante du Monde en Scandinavie, dans le Podcast royal. Elle a étudié l'archéologie au Girton College à Cambridge en 1960 et a participé à des chantiers de fouilles au Danemark mais aussi en Italie et en Nubie.

"À l'âge de 12 ans, j'ai eu la chance de passer un après-midi sur un chantier de fouilles à Illerup, où d'importantes découvertes archéologiques ont été faites, expliquait-elle à l'occasion d'une exposition au musée national du Danemark. "C'était probablement la première fois que j'étais autorisée à me trouver là où l'on creusait. Un après-midi merveilleux."

• Elle a illustré "Le Seigneur des Anneaux"

Margrethe II est une artiste. Elle a signé sous le pseudonyme de Ingahild Grathmer les illustrations de l'édition danoise du Seigneur des anneaux de Tolkien, en 1977.

"Elle continue, encore aujourd'hui de peindre, de faire des décors, de concevoir des costumes des ballets pour l'opéra à Copenhague", indique Anne-Françoise Hivertdans le Podcast royal.

En 2021, Margrethe a également participé à la création des décors et des costumes d'un film Netflix: Ehrengard ou l'art de la séduction du cinéaste Bille August (Pelle le conquérant), adapté de la romancière danoise Karen Blixen (La ferme africaine).

L'histoire de ce film se situe dans le royaume de conte de fées de Babenhausen. Cazotte, un jeune expert autoproclamé en amour y est engagé par la grande-duchesse pour enseigner l'art de la séduction à son fils le prince.

"J'ai toujours été fascinée par les histoires de Karen Blixen, par leur esthétique, leur inventivité et, à mes yeux, leurs univers créateurs d'images. Je suis donc très heureuse de participer à ce projet", a déclaré la reine Margrethe en 2021.

• Elle parle très bien français

Margrethe avait épousé en 1967 Henri de Laborde de Montpezat, originaire du sud-ouest de la France. Après une brève carrière dans la diplomatie - il a été secrétaire à l'ambassade de France au Danemark, il est devenu prince consort lorsque Margrethe a accédé au trône du Danemark. Prince aigri, il s'est beaucoup plaint de sa position, à l'ombre de la reine, jusqu'à sa mort en 2018.

Avant cela elle a brièvement étudié à la Sorbonne en 1963. Elle possède également, depuis 1975, un château et un vignoble dans le Lot, à Caix, près de Cahors.

"Elle y passe ses étés et l'on peut la voir régulièrement dans les marchés, où elle fait ses courses. Les gens la connaissent bien", évoque Anne-Françoise Hivert.

Margrethe a même traduit avec son mari, le livre de Simone de Beauvoir Tous les hommes sont mortels, en danois, sous le pseudonyme de H. M. Vejerbjerg. Cette traduction du livre publié en 1946 est parue au Danemark en 1981.

Elle parle également couramment l'allemand et l'anglais.

Article original publié sur BFMTV.com