Tolbiac : la police force la fac et dément tout «blessé grave»

Vendredi, à l’aube, les CRS ont débarqué dans l’université occupée. Une opération «sans incident» pour les autorités, mais les étudiants parlent de matraques et de blessures.

Des jeunes, filles et garçons, fixent les CRS postés en masse en face du bâtiment gris comme des paysans regarderaient leur récolte bousillée par les grêlons. Un quinqua, tout de jean vêtu, dresse son majeur à l’endroit d’un petit groupe (étudiants, syndicalistes) en plein conciliabule. Il les accuse de mille choses aussi contradictoires qu’anecdotiques, dont d’être des suppôts du système. Scènes de crispation, d’extrême fatigue ou bien d’adrénaline : à l’aube, vendredi, la fac de Tolbiac, occupée depuis le 26 mars et symbole de la résistance étudiante à la réforme des universités, a été évacuée par les forces de l’ordre.

Tout le monde s’accorde sur le caractère supersonique de l’opération, laquelle se décompte en minutes : quarante-cinq au plus, aux alentours de 5 heures du matin, en période de vacances scolaires. Une cinquantaine de personnes passaient la nuit sur place - un amphithéâtre ayant été aménagé en dortoir. C’est sur le déroulé que les récits s’entrechoquent. Dans une déclaration, la préfecture de police de Paris loue une intervention exemplaire : «L’évacuation, qui a concerné 100 personnes, s’est déroulée dans le calme et sans incident.» Mais sur zone, des étudiants et leurs soutiens évoquent pêle-mêle des coups de matraque, des corps traînés sur le sol et, surtout, trois blessés, dont un dans un état très grave.

Sang. Mehdi, la vingtaine passée, bouche sèche et sparadrap au doigt, raconte : «Au regard de la chute, je ne vois pas comment il a pu s’en tirer.» Avant de dérouler une version largement partagée par d’autres aux abords de la fac : un policier aurait agrippé la personne alors qu’elle escaladait la grille pour fuir, ce qui aurait conduit à une chute violente sur la tête - le sang aurait coulé du nez et des oreilles. En l’état, le conditionnel n’est même pas un choix (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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