Les toiles d'araignée piègent l'ADN laissé par les animaux vivant à proximité

Une recherche conduite par des chercheurs australiens suggère que les toiles d’araignées piègent quantité d’ADN environnemental. Cette méthode non-invasive donne une idée assez précise des espèces animales vivant dans les environs.

C’est en Australie que le doctorant en biodiversité génétique à l’Université Curtin (Perth), Josh Newton, et son équipe ont fait une curieuse découverte. S’il est peu probable qu’une toile d’araignée puisse piéger un éléphant, sa capacité à retenir de minuscules fragments d’ADN laissé par les animaux dans l’environnement pourrait changer la façon dont les scientifiques étudient la faune et la flore.

Pour aboutir à ces résultats, les chercheurs australiens ont collecté 49 toiles d’araignées provenant du zoo de Perth et de la réserve boisée de Karakamia, à une cinquantaine de kilomètres. Leur étude a été publiée le 30 janvier 2024 dans la revue iScience.

2,5 millions de séquences d’ADN piégées dans les toiles d'araignée

De retour au laboratoire, les chercheurs ont amplifié les petites quantités d’ADN environnemental (ADNe) piégées dans les toiles d’araignées. Et les résultats sont prometteurs : les chercheurs ont réussi à identifier près de 2,5 millions de séquences d’ADN, dont 1 million de séquences d'ADN humain – qu'ils ont isolées et exclues de l’analyse.

Les toiles d’araignées de la réserve contenaient le matériel génétique de 32 espèces de vertébrés, dont 16 mammifères, 14 oiseaux, un reptile et un amphibien. L’analyse a également permis de détecter l’ADN du renard roux, de la souris domestique et du rat noir – des espèces envahissantes qui n’ont rien à faire en Australie.

Les toiles d’araignées du zoo, elles, contenaient le matériel génétique de 61 espèces de vertébrés, dont 33 mammifères, 21 oiseaux, cinq reptiles et deux amphibiens. Cette plus grande variété d’ADN "reflète largement la diversité des espèces exotiques hébergées dans le zoo", expliquent les scientifiques dans leur étude.

Plus l’animal est gros, plus la quantité d'ADN piégée est importante

Selon Josh Newton et son équipe, plus l’enclos de l’animal est proche de la toile, plus la probabilité de retrouver son ADN est élevée. Ainsi, ils ont identifié de l’ADN d’animaux dont les cages étaient situé[...]

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