Titanic, Avatar... Les secrets des films de James Cameron dévoilés à la Cinémathèque de Paris

"J'ai cinq bonnes idées que je recycle dans mes films." James Cameron, le réalisateur de Terminator, Titanic et Avatar, livre les secrets de fabrication de ses plus grands succès dans une exposition de ses œuvres graphiques qui se tient à la Cinémathèque française à Paris jusqu'au 5 janvier 2025.

Cette rétrospective "L'art de James Cameron", qui réunit près de 300 pièces et met en avant ses talents d'illustrateur, permet de découvrir selon l'intéressé "l'évolution d'une idée". Depuis l'enfance, il réalise des croquis inspirés par les comics et la littérature de fantasy. Des œuvres prémonitoires de ses propres films, de Terminator à Avatar.

"Quand j'ai redécouvert mon parcours grâce à cette exposition, j'ai eu l'impression de lire ma biographie", a confié lors d'une conférence de presse le réalisateur qui ne se "considère pas comme un grand artiste plasticien" mais se dit très ému de voir le chemin parcouru depuis ses "idées d'enfant" et ses "premiers pas de jeune cinéaste".

"J'ai peu évolué dans mon imagination"

"L'art de James Cameron" explore les motifs récurrents de sa filmographie: robotique, intelligence artificielle, transhumanisme. "Avec le recul, je suis très étonné de ces liens et surtout je suis étonné de voir à quel point j'ai peu évolué dans mon imagination", admet le cinéaste avant de rire: "J'ai cinq bonnes idées que je recycle dans mes films."

Fausse modestie d'un réalisateur qui se refuse en réalité à livrer les secrets de son œuvre. S'il a encore rappelé que Terminator et Avatar avaient été inspirés par des rêves, et que les dessins de Rose dans Titanic étaient signés de sa main, il a plus souvent botté en touche: "La narration nourrit le dessin et le dessin nourrit la narration".

Bien que la majorité des dessins exposés à Paris soient les siens, le metteur en scène a rappelé que ses films étaient tous nés d'un "processus collaboratif". Il a salué le travail de plusieurs de ses associés comme Stan Winston, responsable des effets spéciaux de Terminator.

"Dans mes premiers films, j'avais une idée assez claire de ce que je voulais faire et il fallait l'exécuter tel quel", admet James Cameron. "Puis avec les années, c'est devenu un processus collaboratif. À partir d'Abyss (1989), j'ai pu avoir des équipes de plus en plus importantes et j'ai commencé à déléguer."

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Pour des raisons de budget, James Cameron a réalisé seul les croquis préparatoires de Terminator et d'Aliens. Exposés à la Cinémathèque, ils attestent de la précision de sa vision. "J'ai été subjuguée par vos dessins dans l'expo, peut-être plus que par vos films", a ainsi confié une journaliste au réalisateur lors de sa conférence de presse.

Anti IA

Alors que le débat sur l'intelligence artificielle (IA) fait rage, James Cameron assure qu'il n'a jamais généré une seule image avec l'IA générative pour ses films. "Dans Avatar, tout est dessiné par des humains sauf les forêts en arrière-plan. Nous avons utilisé une forme précédente d'IA, le Machine Learning ("apprentissage automatique")."

"Je ne vais pas l'utiliser pour Avatar - peut-être pour storyboarder rapidement des séquences, mais toujours en se basant sur des images déjà créées. Jamais pour créer les images finales du film", insiste le metteur en scène.

"Tout ce qui est important est fait par des humains: moi avec ma caméra virtuelle pour un cadrage, ce que les acteurs nous donnent quand ils jouent et les designers quand ils imaginent (les décors). Nous en sommes fiers", renchérit le réalisateur. "C'est un processus humano-centré. C'est une vision humaine. Une émotion humaine."

Car pour James Cameron, les films doivent naître des rêves humains: "J'aime vraiment les rêves et les cauchemars parce qu'ils donnent de très bonnes idées. C'est un très beau moteur créatif", a-t-il expliqué en réponse à une question lancée lors de la conférence de presse: "Comment dessinez-vous votre sommeil, James Cameron?"

"Le rêve n'est pas très fiable. On ne peut pas compter dessus. Je ne rêve jamais des films que je suis en train de faire. Quand je fais un film, c'est un travail conscient pour rendre tout ça réel. Quand je rêve de mes films, c'est toujours 10 ou 15 ans plus tard et ce sont toujours des cauchemars."

L’art de James Cameron à la Cinémathèque française. Du 4 avril 2024 au 5 janvier 2025. Adresse: 51 Rue de Bercy, 75012 Paris.

Article original publié sur BFMTV.com