Tir à l’arc: "Avoir les quotas pour les Jeux, ça enlève une pression", reconnait Jean-Charles Valladont
Jean-Charles Valladont, quel bilan faites-vous de ces championnats du monde de tir à l’arc ?
Forcément on n’est pas satisfaits du point de vue de l’équipe masculine parce qu’on ne revient pas avec l’objectif qu’on était venus chercher avec une potentielle médaille. Dans le fond du travail qu’on est en train de faire, l’objectif c’est d’arriver à créer une régularité sur la longueur. Mais on a besoin de continuer à travailler sur notre explosivité. Moi il me manque un peu de confiance même si j’ai fait un bon début de saison. Sur ces Mondiaux, on a été chahutés par le vent, qui ont fait que la confiance que j’avais et qu’on travaille depuis un an et demi avec notre nouvel entraineur Monsieur Oh (entraineur coréen), a été mise à rude épreuve avec ce vent. Perdre au 2e tour de ces mondiaux c’est une déception. C’est un long travail mais la semaine prochaine on sera à Paris et on espère inverser la tendance.
A l’inverse des autres nations, vous venez à Berlin sans avoir besoin d’aller chercher des quotas pour les Jeux, c’est une pression en moins ?
Bien sûr, ça enlève une pression. J’ai toujours fait des olympiades où on était à la course aux quotas. J’ai passé des moments où on a réussi à les avoir, des moments où on n’a pas réussi. Là c’est la première fois que je concourrais dans un championnat du monde où on n’avait pas cette pression là puisqu’on les avait déjà. C’est vraiment une appréhension différente, on était assez à l’aise. Après, on avait ce potentiel et cette envie de revenir médaillés de ces championnats, comme les filles. Cette pression on ne l’a pas, on ne l’aura pas sur les prochaines compétitions donc on va utiliser ça pour faire de bons résultats.
Il reste un an avant les Jeux olympiques à Paris, pour vous, c’est l’année de sélection de l’équipe qui sera à Paris…
Un an ça va tellement vite. Deux étapes vont arriver. La première fin août, une étape ouverte à tout le monde pour créer un collectif de six personnes. On va tirer à l’arc et il faudra être parmi les six premiers pour intégrer le collectif. Après on entamera un entrainement lourd de septembre jusqu’à janvier. En janvier, ces six archers recommenceront une sélection, il n’en restera que quatre et dans ces quatre, seuls trois seront titulaires aux Jeux olympiques. Pour ceux qui feront partie des quatre, il restera des Coupes du monde et un championnat d’Europe avant les Jeux.
Ces épreuves de sélection, c’est une grosse pression ? Votre participation aux Jeux dépend de ces quelques jours...
Oui c’est une grosse pression, mais ça a toujours été. Ça fait 15 ans que je fais du haut niveau, 15 ans que tous les ans je redémarre une sélection pour l’équipe de France. C’est l’étape obligatoire de notre sport. Ça fait un peu peur oui, parce que début septembre ou début janvier, tout peut s’arrêter, juste à cause de 5-6 jours de sélections. Mais c’est ce qui fait la beauté de notre sport, tout le monde peut battre n’importe qui. A toi de sortir ton épingle du jeu.
Paris sera peut-être votre dernière compétition olympique. Votre dernière médaille aux Jeux date de l’argent en individuel à Rio en 2016. Quels sont vos objectifs pour ces JO 2024 ?
Faire le mieux possible. Je n’aime pas fixer des objectifs qui sont atteignables, mais ne dépendent pas que de toi. Ils dépendent de la réussite ou l’échec des autres. Si je vais sur ces Jeux à Paris, je n’aurai aucun regret et j’irai avec la volonté de faire le mieux possible. Peut-être que j’irai sur la plus haute marche, je l’espère…