Quand TikTok ressuscite le métier de relieur
Ce sont des images qui ont de quoi donner des cauchemars aux bibliophiles avertis. Des couvertures et des quatrièmes de couverture d’ouvrage arrachées pour être jetées à la poubelle.
Mais ces dépeçages littéraires ne sont pas l’œuvre de “vandales”, comme l’écrit The Guardian, mais plutôt de “relieurs qui remplacent les couvertures de leurs œuvres favorites pour en faire des éditions reliées uniques”.
Le quotidien britannique se penche sur cette nouvelle tendance sur TikToK et Instagram qui, dans la lignée de BookTok, pousse des utilisateurs à s’approprier leurs livres préférés. Sur le réseau social chinois, le mot-clé bookbinding fait remonter 60 millions d’occurrences.
“C’est formidable de voir des gens s’initier à notre métier et transformer leurs romans favoris en beaux exemplaires reliés”, se réjouit Mylyn McColl, membre de la Society of Bookbinders (“Société des relieurs”), établie au Royaume-Uni.
De quoi dépoussiérer une activité “pratiquée essentiellement par les personnes âgées, souvent des retraités qui profitent de leur temps libre fraîchement conquis”, explique-t-elle au Guardian. “Mais les choses changent”, continue Mylyn McColl, en assurant que son association voit désormais affluer des vingtenaires et des trentenaires.
“Certains relieurs le font pour le plaisir, tandis que d’autres vendent leurs créations sur des plateformes comme Etsy.”
Le quotidien britannique “The Guardian”
Certains passionnés y mettent les moyens.
“Dans l’ensemble, il s’agit d’un passe-temps agréable, mais il y a quand même des difficultés, témoigne Emma, qui anime le compte TikTok The Binary Bookbinder (“La Relieuse binaire”). J’aime me servir de mon bagage technologique pour intégrer des parties imprimées en 3D ou découpées au laser dans les livres que je relie. Et c’est parfois délicat.”
Comme beaucoup, la jeune femme de 28 ans a décidé d’investir dans cette nouvelle passion qui demande un équipement spécifique, comprenant “des colles spéciales et une machine à découper le vinyle pour fabriquer des silhouettes ou graver des motifs sur les couvertures, ce qui peut coûter plus de 300 livres [environ 350 euros] ”.
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