Tierno Monénembo – Congo : une pensée pour le général Mokoko

Après avoir claqué la porte du cabinet présidentiel en février 2016, le général de division congolais Jean-Marie Michel Mokoko avait aussitôt annoncé sa candidature face au président Sassou-Nguesso.   - Credit:ISSOUF SANOGO / AFP
Après avoir claqué la porte du cabinet présidentiel en février 2016, le général de division congolais Jean-Marie Michel Mokoko avait aussitôt annoncé sa candidature face au président Sassou-Nguesso. - Credit:ISSOUF SANOGO / AFP

Tous nos militaires ne s'appellent pas Assimi Goïta, Mamadi Doumbouya, Ibrahim Traoré ou Abdourahamane Tchiani, heureusement. Tous ne sont pas des putschistes. Tous ne sont pas les chefs redoutés d'une transition qui n'en finit pas de finir. Il y en a qui sont normaux. Il y en a encore que le képi n'a pas tout à fait écervelé. Il y en a que la kalachnikov n'a pas complètement abêti.

C'est le cas du général Mokoko du Congo. Ce brillant officier supérieur a suivi le chemin tout tracé du grand Africain d'aujourd'hui, celui qui mène de l'école de la vertu aux bancs vermoulus du cachot. Il illustre parfaitement la juste formule de mon compatriote, Étienne Soropogui, le président du mouvement Nos valeurs communes : « En Afrique, la place de l'homme digne c'est la prison. »

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Un officier populaire qui a su transcender les clivages

Le bon vouloir du chef étant ce qu'il est sous les doux cieux de notre belle Afrique, cet homme exemplaire – dans l'armée comme dans la vie – croupit aujourd'hui dans une cellule de la Maison d'arrêt de Brazzaville, et personne ne sait s'il en ressortira vivant.

Sorti de l'École militaire préparatoire Général-Leclerc de Brazzaville, puis de Saint-Cyr, ce fils d'instituteur éduqué dans le goût des études et de la discipline monte rapidement en grade. Il est tour à tour commandant de la Zone autonome de Brazzaville, commandant des Forces terrestres et chef d'état-major génér [...] Lire la suite