Tickets restaurant : en tant qu’employé, vous avez le droit de les refuser

Les tickets resto sont un avantage que tout salarié est libre de refuser, mais mieux vaut faire vos calculs pour voir si cette option est réellement judicieuse.

Beaucoup de salariés utilisent leurs titres-restaurant pour payer leurs courses alimentaires (Crédits : Alain JOCARD / AFP via Getty Images).

Les titres-restaurants, bon plan ou pas vraiment ? Ils sont au cœur des débats politiques depuis quelques jours, car leurs conditions d'utilisation pourraient évoluer, ce qui inquiète bon nombre de salariés dans un contexte de forte inflation. En effet, une dérogation créée en 2022 arrive bientôt à son terme. Il est actuellement possible d’acheter des produits non consommables immédiatement avec les tickets restaurants, comme des pâtes, de la farine, du riz, des œufs, de la viande ou des produits surgelés. Mais cette dérogation doit cesser à partir du 1er janvier 2024.

Le gouvernement va-t-il faire marche arrière ?

Des restrictions vont alors s’appliquer : seuls les produits alimentaires consommables immédiatement pourraient à l’avenir être payés avec des titres restaurants, comme les sandwichs, plats et salades préparés, et les menus dans les restaurants.

Le gouvernement s’est toutefois dit mardi favorable à prolonger cette dérogation en 2024, ainsi qu’à maintenir le plafond de dépenses quotidien à 25 euros (et non 19 euros), même s’il n’a pas encore expliqué comment il comptait modifier la réglementation. Ce débat a tout cas mis un coup de projecteur sur ce morceau de papier, de plus en plus remplacé par une carte magnétique, utilisé par plus de 5 millions de salariés en France.

40 à 50% du montant prélevé sur votre salaire

Pour rappel, le titre-restaurant est payé à 50% voire 60% par votre employeur, le montant restant étant prélevé sur votre salaire, comme l'explique le site du service public. Ces informations doivent figurer sur votre fiche de paie, sinon vous pouvez demander au service des ressources humaines de vous préciser à quelle hauteur votre entreprise subventionne cet avantage.

Par exemple, si vous recevez des tickets restaurant d’une valeur de 7,90 euros pour chaque jour travaillé, et que votre employeur en paie la moitié, un total de 79 euros sera prélevé sur votre salaire chaque mois complet (en comptant 20 jours travaillés), tandis que votre employeur paiera 79 euros à travers ces chèques déjeuner.

L'employeur ne peut vous l'imposer (sauf exception)

Vous pouvez tout à fait refuser cet avantage, de manière temporaire ou définitive, sauf si un accord collectif prévoit cette obligation. Il suffit de notifier votre choix à votre employeur par écrit, grâce à une lettre avec accusé de réception. Cette décision peut être intéressante si vous considérez que vous n’en avez pas l’utilité, que les conditions d’utilisation sont trop restrictives à votre goût, ou si vous préférez payer vos courses et préparez chez vous vos repas le midi. Vous récupèrerez alors la somme qui était auparavant prélevée sur votre paie pour financer les tickets : votre salaire net augmentera un peu, mais vous perdrez la somme donnée par l’employeur.

Pour certains internautes, si l’usage des titres restaurants est restreint à partir du 1er janvier, il pourra être plus intéressant d’y renoncer et d’utiliser le salaire récupéré pour faire ses courses alimentaires. D'autres ont déjà fait ce choix, comme Cédric, qui écrit sur Twitter : "Pour ma part, j'ai refusé les tickets restaurant, je préfère 100 fois ne pas être limité dans ce que j'achète, où et comment ! En plus ça ne rends pas la monnaie !". À vous de sortir la calculette pour vérifier si cette option est la plus économique pour vous.

VIDEO - Payer toutes ses courses avec des titres-restaurant, c'est bientôt fini