Tickets à gratter : cette addiction sous-estimée qui "coûte plus cher que la drogue"

En France , près de deux millions de joueurs ont un comportement addictif aux jeux de grattage et de tirage.

En France, la législation interdit aux personnes mineures de participer à des jeux de grattage (Getty Images)

Millionaire, Astro, Méga mots croisés, Solitaire, Cash, etc. Aujourd'hui, il existe de nombreux jeux de grattage. Si pour la plupart des joueurs, il s'agit d'une activité récréative, d'autres souffrent d'une réelle addiction semblable à celle à l'alcool ou à la drogue. Comme le rapporte La Dépêche, un Français sur deux est joueur et, parmi eux, 6% ont un comportement problématique.

En France, la législation interdit aux personnes mineures d'acheter et de participer à des jeux de grattage. Ces derniers sont particulièrement attractifs en raison de leur design, leur faible coût, leur facilité d'utilisation, etc. L’addiction aux jeux de grattage est une maladie comportementale. "Contrairement à l'alcool ou à la drogue, l'addiction aux jeux d'argent ne porte pas atteinte aux corps. (...) ça coûte plus cher que la drogue", assure la psychologue clinicienne Elisabeth Rossé, spécialiste des addictions, citée par La Dépêche. Elle rappelle qu'il n'existe pas "de sous-addiction".

"Dans le cas des jeux compulsifs, le circuit de la récompense va être dysfonctionnel. Il se crée chez le joueur un espoir pathologique. Très régulièrement, on va retrouver dans l’histoire du patient qui vient nous voir, un gain important et la croyance qu’il a une chance meilleure que les autres", illustre le médecin Aurélia Bourges, coordinatrice du CSAPA (Centre de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Adictologie) de L'Orne, interrogée par le site Actu.fr.

Près de deux millions de personnes concernées

"Les joueurs compulsifs ne réagiront pas tous de la même façon et ne seront pas pris en charge à la même phase de l’addiction. (...) Durant le processus d’addiction aux jeux de grattage, le joueur a développé un comportement centré autour du jeu", rapporte SOS Joueurs. Et de compléter : "Il aura délaissé ses autres activités, sa profession, son entourage. Il aura surement accumulé des dettes, peut être fait des emprunts à droite à gauche. La dépendance est à soigner, et il faut également prendre en compte toutes les conséquences de cette maladie".

Une étude menée en 2019 par l’Observatoire des Jeux précise que près de deux millions de joueurs ont un comportement addictif aux jeux de grattage et de tirage.

VIDÉO - Nicolas Delvin, ancien toxicomane : "J’ai failli passer l’arme à gauche. Ce qui m'a sauvé ? La prison"