Thierry Lentz – Les Verts sont dans le fruit

Fin de campagne de prospection de la compagnie americaine HESS OIL pour déceler les zones suceptibles de contenir du gaz de schiste à Jouarre (Seine-et-Marne).  - Credit:M.ASTAR/SIPA / SIPA
Fin de campagne de prospection de la compagnie americaine HESS OIL pour déceler les zones suceptibles de contenir du gaz de schiste à Jouarre (Seine-et-Marne). - Credit:M.ASTAR/SIPA / SIPA

« Gouverner, c'est prévoir. » Attribuée généralement à Adolphe Thiers, la citation n'avait en réalité pas besoin d'être inventée. Avancer au jour le jour, c'est gérer seulement le quotidien, ne pas voir au-delà du bout de son nez et, pour un gouvernant, ne pas voir au-delà de ses intérêts immédiats. Prévoir, en revanche, c'est réfléchir à la conséquence de ses décisions, à moyen ou long terme, ne pas se laisser guider par ses émotions ni par des modes – fussent-elles considérées comme des vérités –, et encore moins par des ambitions à la petite semaine. C'est parfois renoncer à ses bénéfices et même à ses goûts au nom de l'intérêt public. Gouverner en prévoyant est la marque des hommes d'État ou, au moins, celle des dirigeants soucieux d'un avenir concret et acceptable par les gouvernés.

C'est le choix qu'avait semblé faire Emmanuel Macron au début de la guerre en Ukraine. Ses réactions étaient fermes mais modérées, sans claquement de portes et encore moins de talons. Il avait compris que rien n'était aussi simple que ce que les émotions nous dictaient ou que ce que l'opinion, justement révulsée par les menées poutiniennes, semblait croire. Puis, on ne sait trop pourquoi, il a infléchi sa position vers la dureté, rejoignant en quelque sorte les projets de M. Le Maire et des faucons d'outre-Atlantique : il fallait mettre la Russie à genoux et on en aurait vite fini avec les « barbares du Nord », comme on appelait les Russes au XVIIIe siècle.

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