"The Playlist"", la série qui raconte l'histoire de Spotify comme un thriller

"Lancer et vendre ma propre entreprise en un an! Comment?", est-il écrit sur le tableau blanc qui trône dans le capharnüm d'un appartement miteux. Cette phrase, écrite par un geek mal fagotté et dégarni de 22 ans du nom de Daniel Ek annonce la création de l'une des entreprises les plus révolutionnaires de la tech. C'est ce que raconte la série The Playlist, des Norvégiens Per-Olav Sørensen et Christian Spurrier, diffusée sur Netflix depuis ce jeudi 13 octobre.

The Playlist va forger la légende de Spotify, comme The Social Network l'a fait pour Facebook.

Cette mini-série suédoise en six épisodes retrace ainsi les origines de Spotify au début des années 2000 et raconte le parcours de son fondateur, Daniel Ek. L'acteur Edvin Endre campe dans la série un personnage à la fois génial et un peu inquiétant.

"Trouvez un vrai travail"

Issu d'un milieu très modeste il devient millionnaire à 23 ans en revendant sa première entreprise. Et fait la rencontre de celui qui va co-créer avec lui Spotify, Martin Lorentzon - campé ici par Christian Hillborg, plus vrai que nature en start upper excentrique et décontracté.

Daniel Ek, grand amoureux de musique, utilisateur de Pirate Bay, rêve de concurrencer les entreprises de la Silicon Valley. Il réunit autour de lui les meilleurs codeurs de Suède, pour créer un service légal de streaming de musique. Il a seulement omis un détails: la réticence des maisons de disques à céder leurs droits sur les catalogues des artistes.

"Qu'est-ce qui vous fait croire que la musique gratuite m'intéresse", lui lance ainsi le patron de Sony en Suède, avant de lui conseiller de "trouver un vrai travail".

Car Spotify arrive comme un chien dans un jeu de quille dans une "industrie musicale en crise, désordonnée et dévorée par la peur". Une industrie ébranlée par le piratage et la baisse des ventes de CD.

Pistolets en plastique

Car plus encore que l'histoire de Spotify, The Playtlist raconte comment le service a bouleversé les rapports de force, la place des artistes dans l'industrie musicale, et nos usages au quotidien.

Le monde de la start-up y est dépeint avec réalisme, avec ses open-space encombrés peuplés de geeks potaches en train de se tirer dessus avec des pistolets en plastique.

Chaque épisode évoque un aspect de la création de la plateforme de streaming. La vision de Daniel Ek, les réticences de l'industrie musicale, le rôle du codeur Andreas Ehn qui crée l'application, aligne les lignes de code et doit résoudre l'insoluble: limiter à zéro le temps de lancement d'un morceau.

L'histoire est racontée comme un thriller. Les ambiances un peu poisseuses, aux couleurs jaunâtres, bleutées ou marronasses lui confèrent des allures de polar nordique. Même la résolution des contraintes techniques a un côté palpitant. Taylor Swit s'en prenant à Spotify y devient un rebondissement. Les discussions sur la rémunérations des artistes sont dignes d'un film judiciaire américain. Jusqu'au bout, The Playlist tient le téléspectateur en haleine.

Article original publié sur BFMTV.com