« The Palace », le nouveau film de Roman Polanski, sort en catimini en France (et dans un seul cinéma à Paris)

Pas d’avant-première, ni de promotion. Le 24e long-métrage du réalisateur accusé d’agressions sexuelles et viols sort dans un nombre très limité de salles.

CINÉMA - N’espérez pas voir le nouveau film de Roman Polanski à l’affiche de votre cinéma de quartier, il y a peu de chance pour qu’il y figure. Comme l’a révélé, ce mardi 14 mai, Le Parisien, The Palace sort mercredi dans la plus grande discrétion et dans un nombre très limité de salles françaises.

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D’après le quotidien, 82 établissements seulement ont prévu de projeter le dernier long-métrage du réalisateur de Rosemary’s Baby, accusé d’agressions sexuelles et viols par une dizaine de femmes au fil de sa carrière. Et à Paris, le chiffre tombe même à un seul cinéma. Il s’agit du Studio Galande, une salle pouvant accueillir quelque 80 spectateurs.

« Le distributeur a été très prudent en limitant le nombre de salles : il doit penser que le long-métrage a un faible potentiel commercial », commente un spécialiste, dont l’identité n’a pas été révélée par Le Parisien. « Le film ne va pas exister », poursuit un programmateur. Un autre ajoute : « Depuis #MeToo, personne ne veut de Polanski. »

Tourné en Suisse à Gstaad, ville dans laquelle la photographe française Valentine Monnier accuse Roman Polanski de l’avoir violée en 1975 dans son chalet, The Palace prend place dans un grand hôtel luxueux, où le personnel et les clients fortunés de l’établissement vont voir leur vie mouvementée le soir du passage de l’année 1999 à 2000.

Au casting, on retrouve entre autres John Cleese, Mickey Rourke, Oliver Masucci et Fanny Ardant, qui avait félicité le cinéaste de 90 ans pour son César du meilleur réalisateur, en 2020. « Je suivrai quelqu’un jusqu’à la guillotine, je n’aime pas la condamnation », avait-elle déclaré à la sortie de la Salle Pleyel.

Ce mardi, pas d’avant-première, ni même de promotion pour ce nouveau film, qui a par ailleurs été présenté hors compétition à la dernière Mostra de Venise.

Dans la presse, les critiques sont unanimement mauvaises. Le Parisien le décrit comme une « grosse meringue sucrée, étouffante, indigeste ». « Aussi navrant qu’embarrassant », selon Première. Roman Polanski « se prend les pieds dans le tapis », dit 20 Minutes, là où le Guardian suggère de « boire plusieurs verres » pour « atténuer la douleur » qui point en le regardant.

Ce même mardi, le nom du réalisateur risque d’être cité, mais pour une autre raison. La 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris doit faire connaître sa décision en milieu de journée dans le procès qui oppose Roman Polanski à l’actrice britannique Charlotte Lewis, qui le poursuit en diffamation pour l’avoir traitée de menteuse alors qu’elle l’accuse de viol.

Considéré comme un fugitif aux États-Unis depuis plus de quarante ans, après une condamnation pour des « relations sexuelles illégales » avec une mineure de 13 ans, Samantha Gailey, Roman Polanski est visé depuis par un mandat d’arrêt international de la justice américaine et doit comparaître en 2025 en Californie, lors d’un procès au civil pour viol sur une adolescente en 1973.

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