“The Economist” donne des leçons d’interventionnisme étatique au président chinois

Le président chinois, seul sur un fond rouge profond, s’apprête à appuyer sur un bouton pour lancer le “redémarrage périlleux” de l’économie chinoise… Pour la première fois, écrit The Economist, “les piliers du miracle [chinois] qui dure depuis plusieurs décennies vacillent, et l’ambiance est morose” : des consommateurs “déprimés”, des entrepreneurs “désabusés”, la spirale de la déflation qui guette…

La parade avancée par Xi Jinping ? Un plan d’investissement d’une “ampleur stupéfiante” de 1 600 milliards de dollars (1 475 milliards d’euros), destiné aux “nouvelles forces productives”. Le président chinois, explique l’hebdomadaire britannique, “veut que le pouvoir de l’État accélère les industries manufacturières de pointe, qui créeront à leur tour des emplois à haute productivité, rendront la Chine autosuffisante et la protégeront contre l’agression américaine”.

“Mentalité austère”

Or cette politique de l’offre est “une stratégie fondamentalement erronée”, tranche The Economist. L’hebdomadaire, à la ligne habituellement très néolibérale, se livre à un étonnant plaidoyer keynésien : “L’une des faiblesses [de ce plan] est qu’il néglige les consommateurs. Pour inciter les ménages à moins épargner, il faut des mesures de relance, améliorer la sécurité sociale et les soins de santé, ainsi que des réformes qui ouvrent les services publics à tous les travailleurs migrants.”

The Economist va même jusqu’à critiquer la “mentalité austère” de Xi Jinping, qui l’empêcherait de se lancer dans ces dépenses publiques parce qu’il “déteste l’idée de renflouer des entreprises ou de faire des cadeaux aux citoyens”.

“Si ces défauts sont évidents, pourquoi la Chine ne change-t-elle pas de cap ? L’une des raisons est que M. Xi n’écoute pas.”

Pendant les trente dernières années, la Chine s’est montrée ouverte aux points de vue extérieurs sur ses réformes économiques, poursuit l’hebdomadaire. “Cela n’est plus possible dans le régime centralisateur de Xi Jinping.”

Chantre du néolibéralisme en Occident, The Economist fait ainsi des leçons d’interventionnisme étatique au président d’un pays officiellement gouverné par un parti communiste. Le XXe siècle est décidément très loin.

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