Théâtre : « Némésis », « Othello », « Les parents terribles »... Les critiques du JDD

Némésis ****
Odéon-Berthier, Paris 17e, jusqu’au 21 avril, 2h45.

L’été 1944, à Newark, non loin de New York, une épidémie tue des enfants. Certains sont les élèves de Bucky Cantor, prof de sport de 23 ans qui, parce qu’il louche, n’est pas parti libérer l’Europe… Après l’épatant La Réponse des Hommes, Tiphaine Raffier adapte au théâtre un roman important où Philip Roth donne à méditer sur la peur, l’orgueil, la culpabilité. Fort d’une scénographie qui combine minimalisme et grandeur, d’un travail beau et précis sur les corps, le son et la vidéo, ce spectacle donne l’impression de voir un film peut-être... mais quel film ! Captivant et vivant de bout en bout, il donne à vivre et méditer des émotions universelles, un vrai souffle romanesque, des personnages et des atmosphères puissants qui ici ou là nous renvoient à de grandes mise en scène de Peter Brook, Joël Pommerat, ou encore Julien Gosselin avec qui Tiphaine Raffier a début comme comédienne. Ce théâtre sûr de lui ne lâche jamais non plus la bride de l’exigence de son grand sujet, la culpabilité, qui est aussi celui du mystère de l’élan brisé et du XXème siècle avec son lot d'horreurs et de grâces. Un poil sérieux mais sachant si bien combiner légèreté et gravité pour nous rendre plus attentifs, plus sensibles et plus philosophes, le spectacle n'est pas moins jubilatoire. Musiques et bruitages en scène, chansons, danses, jeux, ribambelle d’enfants, Némésis alterne avec une grande maîtrise ombre et lumière, tragédie et ...


Lire la suite sur LeJDD