TFA, un "polluant éternel" omniprésent dans nos rivières. Faut-il s’en inquiéter ?

Des ONG tentent d’alerter sur la présence inquiétante d’un PFAS à chaîne ultra-courte, peu étudié encore, dans nos rivières et nos eaux souterraines : l’acide trifluoroacétique ou TFA. Quelle est cette substance qui n'est pas encore prise en compte lors des contrôles de la qualité de nos eaux ?

L’ONG Générations futures et le Réseau PAN Europe alertent depuis plusieurs mois sur une source de pollution aux PFAS encore mal identifiée par les politiques et l’opinion publique.

Le PFAS oublié, qui pourtant semble prédominer dans les échantillons

Certains produits phytosanitaires utilisés par l’agriculture comportent dans leur formulation des PFAS, des composés entièrement synthétiques et extrêmement persistants. Quand ils se dégradent dans la nature, ils finissent à l’état de molécules à chaîne ultra-courte dans les champs et les rivières, le TFA ou acide trifluoroacétique.

Ce produit de dégradation final, également persistant appartient aussi à la famille des PFAS. Pourtant, il ne figure pas dans le projet de loi qui est en cours d’examen en France en ce printemps 2024. Et pourtant, d’après la campagne de prélèvement dans des cours d’eau et des puits menée en avril dernier par ces ONG, il semble prédominer dans les échantillons.

Du TFA dans les cours d’eau

Les PFAS ont été conçues par milliers par l’industrie et il en existe encore plus si l’on tient compte des produits issus de la dégradation de ces molécules synthétiques. C’est à l’un de ces produits de dégradation qu’un réseau d’ONG environnementales européennes s’est intéressé : le TFA, qui ne figure pas sur la liste de 20 PFAS à chaînes longues fixée par l’Union européenne pour surveiller la qualité des eaux en Europe et en France à partir de 2026.

La campagne de prélèvement organisée par les ONG du réseau PAN Europe s’est déroulée dans dix pays européens. La plupart des sites sélectionnés se trouvaient en zone rurale. "Nous voulions démontrer qu’en milieu rural, les pesticides sont la source principale de TFA", explique à Sciences et Avenir Pauline Cervan, toxicologue et chargée de mission scientifique et réglementaire au sein de l’association Générations Futures.

En France, ce sont l’Aisne, l’Oise et la Somme, des rivières arrosant de grandes régions d’agriculture intensive qui sont choisies. Paris a ég[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi