Un test sanguin pourra-t-il bientôt aider à détecter la maladie d’Alzheimer?

Selon une récente étude menée par le Dr Nicholas Ashton de l’Université de Göteborg, et ses confrères, publiée dans la revue américaine Jama Neurology, un test sanguin pourrait être en mesure de détecter la maladie d’Alzheimer.

Moins douloureux et invasif que les ponctions lombaires, jusqu'à présent pratiquées sur les patients, ce nouveau type de dépistage permettrait de "révolutionner" le diagnostic de la maladie, selon les experts.

Une protéine présente dans le sang

Dans cette étude, menée sur 786 personnes, les chercheurs ont pu utiliser le test ALZpath p-tau217 afin d'identifier trois groupes d'individus: les patients susceptibles, moyennement susceptibles et peu susceptibles d'être atteints de la maladie d'Alzheimer, indique Sky News.

Les résultats ont montré que la protéine p-tau217 était un marqueur, non-négligeable, des changements biologiques qui se produisent dans le cerveau en cas de maladie d'Alzheimer. Selon les experts, la mesure du niveau de cette protéine p-tau217 dans le sang pourrait être très efficace pour détecter les signes de la maladie.

"Cette étude est un pas dans la bonne direction, car elle montre que les tests sanguins peuvent être tout aussi précis que des tests plus invasifs et coûteux", a déclaré le Dr Richard Oakley, directeur adjoint de la recherche et de l’innovation à la Société Alzheimer, cité par la chaîne américaine.

"Nous avons encore besoin de voir plus de recherches dans différentes communautés pour comprendre l’efficacité de ces tests sanguins chez toutes les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer", a-t-il ajouté.

L'espoir d'un dépistage "systématique"

Actuellement, le seul moyen de prouver qu'une personne présente une accumulation de protéines dans le cerveau est de procéder à une ponction lombaire ou à un PET scan de l'amyloïde, précise The Guardian.

Or, "cette récente étude suggère que la mesure des niveaux d'une protéine appelée p-tau217 dans le sang pourrait être aussi précise que les ponctions lombaires", explique Dr Sheona Scales, directrice de recherche à l'Alzheimer's Research au journal britannique.

Selon le professeur David Curtis, de l'Institut de génétique de l'University College London, cité par The Guardian, ce type de prélèvement permettrait à toutes les personnes de plus de 50 ans de faire l'objet d'un dépistage systématique "tous les deux ou trois ans".

"La combinaison d'un simple test de dépistage et d'un traitement efficace de la maladie d'Alzheimer aurait un impact considérable sur les individus et la société", a-t-il ajouté.

Cependant, David Curtis rappelle que "le véritable espoir" réside avant tout dans la mise au point de meilleurs traitements.

Article original publié sur BFMTV.com