"Le test était positif à ma grande surprise": des consommateurs de CBD se voient retirer leur permis

La consommation de CBD avant de prendre le volant n'est pas pénalisée en France. Pourtant, certains consommateurs se voient retirer leur permis à l'issue d'un test salivaire positif au THC.

Une fleur de CBD lui a valu le retrait de son permis de conduire. Marine était au volant de sa voiture lorsqu'elle a été contrôlée par la gendarmerie, il y a plus d'un an. Si elle assure n'avoir pas consommé de cannabis, le test réalisé par les agents semble pourtant prouver le contraire.

"Ils m'ont d'abord fait souffler dans le ballon pour voir si j'étais positive à l'alcool, forcément j'étais négative parce que je n'avais pas du tout consommé. Ensuite ils m'ont fait un test salivaire (pour contrôler une possible consommation de cannabis, ndlr) qui est ressorti positif à ma grande surprise", raconte la jeune femme au micro de BFMTV.

Son permis de conduire a donc été temporairement suspendu et sa voiture saisie. Mais si le cannabis est considéré comme une substance stupéfiante et sa consommation interdite en France, celle du CBD n'est pas illégale.

Une molécule du cannabis autorisée

Depuis cette année, cette molécule non psychotrope du cannabis est autorisée sur le territoire sous certaines formes, et avec une teneur en tétrahydrocannabinol (THC), la molécule du cannabis provoquant des effets psychotropes, inférieure à 0,3%.

Justement, Marine explique consommer quotidiennement du CBD pour se sevrer du cannabis. "On le sent que c'est inoffensif, quand je fume mon joint le soir avant de dormir je ne suis pas défoncée. Oui je suis détendue, j'ai le geste, comme celui de fumer une cigarette, mais il n'y a aucun effet psychotrope derrière" assure-t-elle.

Vers une contre-analyse?

Son avocat regrette alors que ce soit à sa cliente de prouver sa bonne foi. "Lorsque quelqu'un dit d'inititative 'j'ai consommé du CBD', qu'on se dise 'on va attendre le résultat de l'analyse', puis on va octroyer le droit à la personne de demander une contre analyse, en demandant au laboratoire de distinguer le CBD et THC", suggère Antoine Régley, avocat au barreau de Lille.

"Comme ça, ab initio on évite la suspension provisoire, les tribunaux saisis pour rien, et du coup notre innocence est prouvée immédiatement".

Pour la Sécurité routière, même si la conduite après consommation de CBD n'est pas pénalisée, elle peut "légitimement être déconseillée", puisqu'elle peut entraîner "une présence de THC dans la salive et dans l’organisme du conducteur, et donc matérialiser l’infraction", a estimé une porte-parole de l'organisme auprès du Parisien.

De son côté, Marine a été relaxée en première instance. Mais le parquet a fait appel de cette décision, et la date de son procès n'a pas encore été donnée.

Article original publié sur BFMTV.com

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