Terrorisme, épidémie : la France sur deux fronts

Il ne fallait plus se réunir, il va falloir se rassembler. La France est passée cette semaine d'un choc à un autre, l'horreur du terrorisme venant s'ajouter à la lancinante crise sanitaire après l'assassinat de Samuel Paty, professeur à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), tué vendredi pour avoir enseigné la liberté d'expression en montrant à ses élèves des caricatures de Mahomet extraites de Charlie Hebdo. S'il soumet la population à deux angoisses simultanées, ce basculement impose au gouvernement deux dispositifs en partie contradictoires : d'un côté, la limitation de la circulation de chacun au nom du risque épidémique pour tous ; de l'autre, l'appel à la cohésion nationale pour défendre nos libertés et notre mode de vie.

Un conseil de défense à l'Elysée

L'inextricable équation peut donc se résumer ainsi : comment se serrer les coudes en respectant les gestes barrière? L'affluence aux manifestations d'hommage à l'enseignant martyr, dimanche dans tout le pays, permettra de mesurer si le sursaut contre le terrorisme islamiste l'emporte sur la prudence face à la maladie. Coïncidence hautement symbolique, ces cortèges vont se déployer dans des villes dont beaucoup sont astreintes depuis la nuit dernière (et pour au moins quatre semaines) à un couvre-feu, et depuis des mois à des mesures de restrictions destinées à endiguer la propagation du Covid-19.

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