TER et Intercités : L’amélioration du trafic n’est pas pour tout de suite, reconnaît Patrice Vergriete

Photo d’illustration, TER Lille-Paris, 2018.
PHILIPPE HUGUEN / AFP Photo d’illustration, TER Lille-Paris, 2018.

POLITIQUE - Les usagers des TER et Intercités vont devoir prendre leur mal en patience. Le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete a reconnu ce mardi 19 mars que l’amélioration du trafic de ces trains ne pourrait être obtenue dans un futur proche du fait des années de retard à rattraper.

« Ce que vous subissez, ce sont souvent des conséquences des choix passés », s’est défendu Patrice Vergriete, ancien maire de Dunkerque, alors qu’il était interrogé par des lecteurs de La Voix du Nord sur les retards et suppressions de train à répétition.

Selon le bilan annuel de l’Autorité de la qualité de service dans les Transports, le taux de retard sur ces deux types de trains est en hausse pour l’année 2022 : de 8 % pour les TER et 16,7 % pour les Intercités. Soit, dans ce dernier cas, un chiffre supérieur aux TGV qui enregistre un taux de retard de 14,2 %. Le taux d’annulation des Intercités enregistre cependant une baisse (-1,2 %) là où celui des TER est en augmentation (2,6 %).

SNCF recherche wagons et conducteurs pour les conduire

Ces difficultés fréquentes n’encouragent pas à privilégier le rail à l’essence, comme le fait remarquer un usager au ministre. Lequel avance plusieurs explications à la situation actuelle, parmi lesquelles le « choix du TGV » au cours des trente dernières années au détriment de « la mobilité du quotidien. » « Aujourd’hui, on paye les années TGV. Nous cherchons à inverser cela, on met beaucoup plus d’argent sur la régénération du réseau TER et Intercités », assure Patrice Vergriete. « Mais ça mettra une quinzaine d’années avant de rattraper notre retard. Il faut être lucides et le dire : on est en train de travailler pour nos enfants », reconnaît-il.

Outre ce manque d’investissement, le ministre des Transports évoque deux autres difficultés susceptibles d’affecter le trafic. Un « gros problème de recrutement de conducteurs et contrôleurs à la SNCF », qui est selon lui désormais en voie d’amélioration d’une part, et les retards de livraison de rames, perturbées par l’épidémie de coronavirus puis par la guerre en Ukraine de l’autre. « Les constructeurs ont des années de retards sur les livraisons Mais cela devrait pouvoir se résorber dans les quatre à cinq ans », estime-t-il.

Selon le bilan de l’Autorité, les causes des retards sur les Intercités varient selon les axes. En 2022 sur l’axe Méditerranée Atlantique, ce sont les infrastructures qui sont le plus souvent à l’origine (36,7 %), devant les causes « externes au transport » (26,4 %). Il en va de même sur l’axe Paris Centre Sud mais dans une moindre proportion (29,9 % pour les infrastructures, 25,1 % pour les causes externes).

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