Tenues "inadéquates" des élèves: un canton suisse bannit la pratique du "T-shirt de la honte"

Des lycéennes à Rennes, le 1er septembre 2020 (illustration). - DAMIEN MEYER / AFP
Des lycéennes à Rennes, le 1er septembre 2020 (illustration). - DAMIEN MEYER / AFP

Un t-shirt extra-large, réservé aux élèves vêtus d'une tenue jugée inadéquate. Le canton de Vaud en Suisse a banni de ses établissements scolaires la pratique dite du "T-shirt de la honte".

Cette décision intervient après ce qui est devenu au bord du lac Léman l'affaire du "T-shirt de la honte", dont les médias s'étaient fait écho, notamment la RTS. Elle a éclaté à la fin de l'été quand une mère de famille a dénoncé à Genève "l'humiliation" subie par sa fille, forcée dans son collège de porter un t-shirt XXL frappé de la mention "j'ai une tenue adéquate" pour cacher un vêtement jugé trop révélateur.

L'école avait répondu aux accusations de sexisme en affirmant que le règlement vestimentaire s'appliquait "indépendamment du sexe" mais aussi que le dispositif et son t-shirt ont été validés par l'association des parents, le Conseil des délégués d'élèves et la conférence du personnel.

Discussions inter-cantonales à venir

Suite à cette affaire, les autorités du canton voisin de Vaud ont mené une enquête et constaté que, dans la pratique, ce t-shirt extra-large était utilisé dans certains établissements, bien que sans inscription.

"On bannit ce type de sanction parce que la sanction vestimentaire c'est jamais une très bonne solution", a dit Cesla Amarelle, cheffe du Département de la formation du canton de Vaud, sur les ondes de LFM.

Elle a également indiqué que des discussions inter-cantonales devaient avoir lieu ces prochaines semaines sur le sujet.

À Genève, où des écolières genevoises ont manifesté contre cette pratique, le parlement local a débattu vendredi en urgence du sujet, mais a refusé une motion contre ces sanctions.

Porte ouverte à des interprétations sexistes

Les critiques soulignent, eux, que ce genre de règlement laisse beaucoup de place à des jugement subjectifs et la porte ouverte à des interprétations sexistes.

Un compte Instagram intitulé "Sexisme Genève" avait été lancé afin de récolter des témoignages déclarant que cette pratique du "T-shirt de la honte" visait davantage les filles que les garçons, relatait le quotidien suisse Le Courrier.

Ces protestation font écho au tollé provoqué en France par la publication d'un sondage sur les tenues des lycéennes, par l'hebdomadaire Marianne et l'Institut de sondage Ifop.

Le sondage controversé a été réalisé dans le sillage des mobilisations de collégiennes et lycéennes contre "la tenue correcte" imposée aux filles dans certains établissements. Le sondage, qui s'appuyait sur des dessins suggestifs pour poser ses questions, a provoqué une vague de réactions outrées dénonçant la sexualisation du corps des enfants et des très jeunes filles.

Article original publié sur BFMTV.com