"Tenue républicaine": Attal prend ses distances avec les propos de Blanquer

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal s'exprime le 23 septembre 2020 à Paris - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal s'exprime le 23 septembre 2020 à Paris - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Le regard en disait long. Lors de son point presse à l'issue du Conseil des ministres ce mercredi, Gabriel Attal a dû prendre position au sujet des propos polémiques de Jean-Michel Blanquer sur la "tenue républicaine" exigée dans les établissements scolaires. "J'ai pu constater effectivement qu'il y avait ce débat (...) relayé par la presse", a entamé le porte-parole du gouvernement, non sans laisser poindre une forme de lassitude.

"Le Conseil des ministres ne réglemente pas la longueur de la jupe ou du short, et heureusement d'ailleurs. Il y a des sujets évidemment centraux en ce moment dans la vie du pays (...) qui préoccupent beaucoup plus les Français", a-t-il balayé, évoquant l'épidémie de Covid-19.

"Tenue décente"

Laissant aux acteurs locaux, aussi bien les établissements que les élèves, le soin d'appliquer la règle, Gabriel Attal a rappelé la position d'Emmanuel Macron, d'après qui il est nécessaire d'arborer une "tenue décente" à l'école. Ce faisant, il est le deuxième membre du gouvernement, après Elisabeth Moreno, à se désolidariser du ministre de l'Éducation nationale.

"Ce n'est pas à moi de dire ici ce qu'est la bonne tenue", a indiqué le porte-parole du gouvernement après avoir été relancé par un autre journaliste. "D'ailleurs, vous noterez que je n'ai pas repris le terme de 'tenue républicaine', mais que j'ai parlé de 'tenue décente'. (...) Chacun peut se retrouver autour de ces propos", a-t-il ajouté.

L'uniforme, un débat "qui existe"

Ancien secrétaire d'État à la Jeunesse et, à ce titre, chargé de mettre en place le Service national universel, Gabriel Attal a admis que la question de l'uniforme scolaire est un "débat qui existe en France". S'agissant de l'agression à Strasbourg d'une femme qui portait une jupe, le porte-parole du gouvernement a affirmé qu'en France, "on doit pouvoir sortir habillée dans la rue comme on veut".

"C'est vrai pour chaque rue et c'est vrai pour chaque tenue. (...) On ne peut pas accepter qu'aujourd'hui en France, une femme se sente en danger, soit harcelée, soit menacée ou frappée en raison de sa tenue, pour toute raison que ce soit (...) je vous avoue que c'est quelque chose qui m'anime un peu et qui m'énerve beaucoup", s'est agacé Gabriel Attal, qui trouve "impensable" qu'un débat puisse perdurer là-dessus.

Relancé une dernière fois sur la terminologie de Jean-Michel Blanquer - son ancien supérieur au ministère de l'Éducation nationale -, le porte-parole du gouvernement s'est fait on ne peut plus clair: "Vous aurez remarqué que je n'ai pas retenu ces mots."

Article original publié sur BFMTV.com