Tensions à Grenoble : les gilets jaunes hésitent à apporter leur soutien

Des tags à Grenoble après la mort de deux jeunes poursuivis par la police – AFP
Des tags à Grenoble après la mort de deux jeunes poursuivis par la police – AFP

Les violences urbaines qui se déroulent la nuit à Grenoble depuis la mort de deux jeunes poursuivis par la police divisent au sein du mouvement des gilets jaunes.

Et si la mort de deux jeunes à Grenoble servait de ciment entre gilets jaunes et banlieues ? Alors que la convergence a échoué après 16 semaines de mouvement, un fait divers pourrait surmonter la défiance qui existe entre les deux camps.

Samedi 2 mars, deux jeunes en scooter meurent à l’issue d’une course poursuite avec la police, à Grenoble. Depuis, les forces de l’ordre sont l’objet de tirs de feu d’artifice et de jets de cocktails molotov dans certains quartiers de Grenoble la nuit, plusieurs dizaines de véhicules ont par ailleurs été brûlés.

Les gilets jaunes divisés

Au sein des groupes Facebook des gilets jaunes, ce fait divers est largement commenté. Et certains posent la question d’un soutien aux quartiers qui s’embrasent, sur fond de défiance envers les forces de l’ordre et les médias.

Capture écran Facebook
Capture écran Facebook
Capture d’écran Facebook
Capture d’écran Facebook

Un appel au soutien qui divise les gilets jaunes. Les deux posts Facebook, supprimés depuis, ont suscité des centaines de commentaires ce mardi matin. De nouveaux appels ont été lancés depuis, comme celui-ci.

“Grenoble sera jaune”
“Grenoble sera jaune”

Ceux qui sont favorables au soutien à Grenoble mettent en avant la lutte contre les violences policières et la nécessité d’une unité.

Capture Facebook
Capture Facebook
Capture Facebook
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Un appel à soutien qui fait grincer les dents de certains membres des groupes Facebook des gilets jaunes. Ils craignent que le mouvement ne se discrédite en soutenant ceux qui ont lancé cocktails molotov et pavés. En effet, des pompiers ont été caillassés lors d’une intervention et des engins incendiaires lancés depuis des immeubles sur les forces de l’ordre.

Capture Facebook
Capture Facebook

Ce débat qui anime les discussions des gilets jaunes s’inscrit dans un contexte particulier. Depuis le début des manifestations, le 17 novembre, Libération recensait fin janvier 144 blessés graves dont une majorité par des lanceurs de balles de défense. Des violences policières dénoncées par des collectifs de banlieue depuis plusieurs années.

A Grenoble, certains accusent la police d’être responsable de la mort des deux jeunes, après avoir lancé la course-poursuite.