Tennis: "Je me suis demandé si je n'étais pas mort", Arthur Reymond a retrouvé les courts après un grave accident de la route

"Quand je me suis réveillé, dans la voiture je me suis demandé si je n'étais pas mort. Raconte Arthur Reymond invité du podcast RMC Court n°1. Pour moi, c'était terminé." Le joueur de tennis toulousain revient de loin. Il a même retrouvé la compétition au tournoi de Toulouse-Balma, huit mois après son dernier match officiel.

En juillet 2023, sa carrière bascule. Alors 519e mondial en simple, il remporte son premier titre ATP au Brawo Open (Allemagne) en double avec Pierre-Hugues Herbert (160e): "Je commençais à faire une bonne année. Je gagne un Future (3e niveau du circuit ATP), puis j'enchaîne deux finales. J'allais faire des Challengers (2e niveau du circuit ATP) tout l'été." Mais un accident de la route va stopper son élan. Avec un ami, il est victime d'un choc frontal à bord de sa 4L: "Ma cheville a été écrasée pendant l'accident. Pendant plus d'une heure, j'étais aveugle et je ne pouvais plus bouger mes jambes."

Une longue reconstruction

Mais huit mois après, il a pu retrouver les sensations du tennis professionnel pour le tournoi ITF de Toulouse, sa ville: "Le retour à la compétition est déjà inespéré, je pensais revenir plus tard mais j'avais besoin mentalement de rejouer un match." Après plusieurs mois de reconstruction physique et mentale, sa défaite, dès les qualifications, face au Suisse Tanguy Genier, 1.254e mondial, (6-7 ; 6-4 ; 6-10) reste finalement anecdotique.

"Même si tu sors d'un miracle, tu as envie de te foutre en l'air... tu n'as plus d'adrénaline et de but. Je vis tennis depuis l'âge de 13 ans, j'étais persuadé que ma carrière était terminée."

Avant même de repenser au tennis et à sa carrière, il a fallu retrouver une autonomie dans la vie quotidienne: "On doit me faire la toilette, je ne peux plus manger ou me lever seul. Pendant deux mois, je ne pouvais même pas marcher." Une période très compliquée à vivre pour le Toulousain de 24 ans: "Même si tu sors d'un miracle, tu as envie de te foutre en l'air... Parce que tu n' as plus d'adrénaline et de but. Je vis tennis depuis l'âge de 13 ans, j'étais persuadé que ma carrière était terminée." Pour avancer, il a pu compter sur le soutien sans faille de son entourage et de nombreuses personnes, notamment de Pierre-Hugues Herbert.

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Après plusieurs semaines de guérison, où il apprend à reconduire et passe son permis moto, Arthur Reymond se lance le défi de rejouer au tennis. Il y a quelques semaines, il passe par Capbreton, centre européen de rééducation, où le tennisman essaye d'abord de reprendre la course: " Je suis redevenu un sportif. Le chirurgien pensait que je pourrais reprendre le tennis, fin décembre. Mais quand j'ai quitté Capbreton, ce n'était pas le cas." Cette difficile guérison va finalement être surmontée par l'aide de la paire Sadio Doumbia et Fabien Reboul, top 50 en double, qui vont l'emmener au tournoi ATP 250 de Montpellier en février: "Ce moment m'a fait énormément de bien physiquement, mais aussi psychologiquement. J'ai pu retourner sur un court. Ça s'est débloqué, je pouvais de nouveau courir et me déplacer sur la surface."

Après huit mois sans compétition officielle, le tournoi de Toulouse-Balma était une occasion à domicile de valider un cap symbolique. Mais il reste encore du chemin à parcourir: "Je sais clairement que je ne suis pas au niveau. D'habitude, je joue les tournois pour gagner. Je ne suis pas fou, il faut des qualités que je n'ai pas encore." Maintenant, une autre étape s'ouvre, pour le désormais 843e mondial, remporter à nouveau un match officiel: "La gagne, ça me manque. Au tennis, c'est très gratifiant."

Article original publié sur RMC Sport