Ten Ten, l’appli « talkie-walkie » qui fait fureur chez les ados mais dont l’utilisation inquiète

Lancé le 4 avril dernier, le réseau social a dépassé les 4 millions de téléchargement.
Westend61 / Getty Images/Westend61 Lancé le 4 avril dernier, le réseau social a dépassé les 4 millions de téléchargement.

TECHNOLOGIE - C’est une nouvelle mode très « vintage » qui s’empare des téléphones des ados. L’application française Ten Ten, qui convertit les smartphones en talkie-walkie, a été téléchargée plus de quatre millions de fois, moins de deux mois après son lancement le 4 avril dernier.

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Le succès du réseau social qui a envahi les téléphones des ados est tel que Ten Ten fait actuellement partie des applications les plus téléchargées sur Android et sur l’AppStore.

Le principe : toutes les fonctionnalités du talkie-walkie modernisées, sans avoir à se promener avec un engin électronique encombrant dans la poche arrière. Un concept qui plaît apparemment aux adolescents, car il permet d’établir un contact encore plus instantané qu’avec leur téléphone utilisé traditionnellement.

Exemple : les messages audio de leurs contacts sont lus automatiquement et en temps réel sur leurs portables, peu importe que ces derniers soient verrouillés ou non.

Un casse-tête à gérer pour les enseignants

Car en effet, Ten Ten n’est utilisable qu’après avoir accepté quelques conditions, l’une d’elles étant d’autoriser l’application à accéder à votre micro et fonctionner en arrière-plan. Cette fonctionnalité donne un nouveau moyen aux ados de se « pranker » mutuellement, avec des messages bruyants indésirables envoyés pendant les cours ou même au milieu de la nuit. Attention alors à qui oublie de mettre le mode silencieux.

Mais la popularité du réseau social est donc aussi devenue un véritable enfer à gérer pour le personnel scolaire. Sur le forum en ligne Reddit, de nombreux enseignants font part de leurs expériences avec l’utilisation de cette application dans leurs salles de classe. « On multiplie les incidents : insultes, cris, rires, appels à la prière, etc. », témoigne l’un d’eux. D’autres proposent des solutions, comme demander aux élèves de mettre leurs téléphones en mode avion, où même qu’ils déposent leurs appareils électroniques dans un bac prévu à cet effet.

Une politique de confidentialité toujours pas finalisée

Outre les perturbations qu’engendre Ten Ten dans les salles de cours, l’application inquiète par son envahissant et sa politique de confidentialité qui est toujours en cours de finalisation.

L’application promet dans celle-ci qu’elle ne « vendra jamais » les données de ses utilisateurs et qu’elle ne stocke « même pas » les conversations. Cependant, les conditions d’utilisation et de confidentialité précisent aussi que les données telles que les noms, numéros de téléphone, contacts et modèles d’appareil des utilisateurs peuvent être librement exploitées par l’application « lorsque cela est raisonnablement nécessaire pour atteindre nos intérêts commerciaux légitimes ».

Ces données pourront également être partagées dans le cadre d’un transfert commercial, c’est-à-dire dans le cas « d’une fusion, d’une vente d’actifs de la société, d’un financement ou d’une acquisition de l’ensemble ou d’une partie de notre activité à une autre société, ou pendant les négociations relatives à une telle opération. »

Ainsi, après le buzz du réseau social BeReal, ce nouveau succès français pousse encore un peu plus loin la limite de l’instantané dans le quotidien des ados.

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