"Il est temps de dénouer la situation" : Ruffin demande "deux minutes de chiraquisme" à Macron

Le député insoumis a cité les propos de l'ancien président de la République, qui avait lâché du lest sur le Contrat première embauche (CPE) en 2006 face au mouvement social. Avant que la mesure ne soit abandonnée 10 jours plus tard.

Invité ce vendredi matin de BFMTV-RMC, François Ruffin a demandé "deux minutes de chiraquisme" à Emmanuel Macron. Objectif "sortir de [l'] impasse" sur la réforme des retraites, alors que le mouvement social fait le plein et que le gouvernement reste ferme.

Mais quel rôle doit jouer l'ancien président de la République dans ce débat? Le député insoumis a en tête l'exemple du Contrat première embauche (CPE). Une disposition à destination des jeunes, défendue par l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin en 2006, sous le quinquennat de Jacques Chirac. Sa mesure et le texte dont elle faisait partie ont été adoptés par 49.3 à l'Assemblée nationale. Sans que la mobilisation ne s'arrête. Au contraire.

"Il est temps de dénouer la situation"

Le 31 mars, Jacques Chirac s'adresse aux Français dans une allocution télévisée. Il promulgue la loi, tout en suspendant le texte. Le président renvoie le sort de celui-ci à "une nouvelle loi" pour améliorer "les points qui font débat".

François Ruffin cite les propos du Corrézien ce jour-là: "Depuis plusieurs semaines, le dialogue n'a pu aboutir et la question est restée bloquée autour du maintien ou du retrait de ce texte. Il est temps de dénouer la situation en étant juste et raisonnable avec comme exigence l'intérêt national. C'est la mission que me donne la Constitution. En République, quand il s'agit de l'intérêt national, il ne saurait y avoir ni vainqueur, ni vaincu. Nous devons maintenant nous rassembler."

"Seul contre tous"

Une façon pour le député insoumis d'appeler au retrait de la réforme des retraites. Pour lui, "monsieur Macron est seul contre tous."

"Il est même seul contre les députés de sa majorité qui voulaient aller au vote et qui n'y sont pas allé", en raison de l'utilisation du 49.3, estime l'élu de la Somme.

Le 31 mars 2006, Jacques Chirac n'avait pas abrogé le CPE. Mais les opposants ont continué à manifester. Avant que la mesure ne soit finalement abandonnée et remplacer par une autre disposition lors d'un vote au Parlement le 10 avril 2006.

Article original publié sur BFMTV.com

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