“Il est temps” : les Émirats plaident pour un retour de la Syrie dans la Ligue arabe

“L’absence de la Syrie a été trop longue. Il est temps pour la Syrie de retrouver sa place parmi ses frères dans le monde arabe.” Les grands titres de la presse émiratie, comme l’anglophone Gulf Today, mettent en exergue ce lundi 20 mars les déclarations du président des Émirats arabes unis (EAU), Mohammed ben Zayed Al Nahyane, tenus à l’occasion de son entretien, dimanche 19 mars à Abou Dhabi, avec son homologue syrien, Bachar El-Assad.

Arrivé deux jours plus tôt avec son épouse, Asma, le président syrien a été reçu “avec les honneurs militaires”, écrit Gulf Today. Un détail protocolaire qui en dit long sur le retour de Bachar El-Assad sur la scène régionale, et le rôle pivot des EAU dans ce processus.

Les EAU ont été le premier pays arabe hostile à Bachar Al-Assad à avoir repris langue avec le régime syrien et à rouvrir son ambassade à Damas, en 2018, malgré son exclusion de la Ligue arabe quelques mois après la répression sanglante du soulèvement contre le régime, qui s’est transformée en guerre civile en 2011.

C’est à Abou Dhabi que Bachar El-Assad avait effectué il y a un an sa première visite dans un pays arabe depuis cette date.

La réhabilitation progressive du régime syrien s’est clairement accélérée depuis le séisme qui a dévasté la Syrie et la Turquie le 6 février dernier. Plusieurs pays arabes ont envoyé de l’aide humanitaire via Damas et Alep, contrôlés par le régime, alors que la communauté internationale, toujours hostile à Bachar El-Assad, achemine son aide via la Turquie.

Et deux semaines après le séisme, le président syrien s’était rendu dans le sultanat d’Oman.

Pour les Émirats, qui ont apaisé leurs relations avec l’Iran et, par ailleurs, avec Israël, cette réintégration s’inscrit dans la volonté du pays de voir “la paix et la stabilité prévaloir en Syrie et dans l’ensemble de la région”, comme l’a dit Mohammed ben Zayed Al Nahyane, cité par Gulf Today.

La visite d’Assad intervient quelques jours après l’annonce du rapprochement, sous le parrainage de Pékin, entre l’Iran, principal soutien du régime syrien avec la Russie, et l’Arabie saoudite.

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