Tempête Alex : "ils ont mis trop de temps à évaluer la situation", le fils du couple emporté par la crue témoigne

La maison du couple avant qu'elle ne soit emportée par les eaux.

Eric Borello raconte avoir eu ses parents au téléphone quelques minutes avant que la maison ne soit emportée par les eaux.

La disparition tragique de Josette et Léopold Borello est devenue le symbole de la violence de la tempête Alex qui a touché les Alpes-Maritimes, et particulièrement la vallée de la Vésubie, où ils résidaient. Les importantes pluies ont entraîné la crue de la Vésubie, un cours d’eau d’apparence tranquille. Le journaliste de Nice-Matin Grégory Leclerc assiste impuissant à la disparition du couple, vendredi.

Eric Borello, leur fils, raconte à Nice-Matin ses derniers échanges avec ses parents, qu’il a eus au téléphone tous les quarts d’heure. “Vers 15 h 30, elle m’a dit : ‘‘Eric, c’est catastrophique ! L’eau monte sur le chemin. On se sent en danger”.

“On prend quelques affaires et on va chez les voisins”

Plus tard dans l’après-midi, alors qu’il est au téléphone avec ses parents, il entend les voisins puis les agents de la mairie leur demander d’évacuer. “J’entendais : ‘‘Sortez, sortez !’’ J’ai crié : ‘‘Partez !’’ Ils s’étaient réfugiés à l’étage. L’eau commençait à monter. Ma mère m’a dit : ‘‘On prend quelques affaires et on va chez les voisins.’’ “Il était 17 h 17. Après, plus rien”, poursuit Eric Borello.

Cette comparaison réalisée à partir de Google Maps permet de visualiser à quoi ressemble le “chemin” évoquée par Josette Borello en temps normal.

“Ils sont partis ensemble après une longue vie d’amour”

Eric Borello poursuit son récit, explique avoir appelé les secours, en vain. “Un pompier, sur place, m’a expliqué que la seule solution était l’hélitreuillage, mais il m’a dit que les hélicos ne pouvaient pas voler. Quand j’ai raccroché, j’ai compris que tout était fini”, ajoute Eric Borello, qui explique ne pas avoir d’espoir de retrouver ses parents vivants. “Ils sont partis ensemble après une longue vie d’amour. C’est ce que je me dis pour adoucir mon chagrin”, lance Eric Borello, qui tient à rectifier certaines informations.

“Certaines personnes affirment que mes parents n’ont pas voulu quitter la maison. C’est faux. Ils n’étaient pas suicidaires. Ils ont juste mis trop de temps à évaluer la situation et à préparer leurs affaires. Ils ont dû vouloir sauver certains papiers. Ce temps leur a été fatal”, ajoute le fils.

La disparition du couple d’octogénaires a suscité une vive émotion et de nombreuses réactions. Le député LR Eric Ciotti, originaire de Saint-Martin-Vésubie, à côté de Roquebillière, partage son émotion.

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