La "tempête silencieuse", ou le sérieux coup de chaud de la forêt française

Le changement climatique épuise les arbres et réduit leur capacité à absorber du CO2. L’affaiblissement du puits de carbone forestier oblige à financer d’urgence des replantations d’arbres tout en modifiant les pratiques sylvicoles. Reportage en forêt de Moulière, dans la Vienne.

Arpenter les sous-bois avec des forestiers revient aujourd’hui à voyager entre le très local et le très lointain, à deviner la réaction de ce milieu vivant sous ses pieds à un changement à l’échelle de la planète. En forêt domaniale de Moulière, à 15 kilomètres de Poitiers (Vienne), les effets de la hausse des températures se constatent aux branches sommitales desséchées des chênes, au dépérissement des pins sylvestres, à toutes ces essences basculant en situation d’"inconfort climatique".

L'objectif, très ambitieux, de planter un milliard d’arbres d’ici à dix ans

Les sécheresses récurrentes affaiblissent des individus qui croissent de moins en moins vite. "Partout en France, les arbres meurent du fait de la hausse des températures sans que cela fasse de bruit, si bien que nous parlons, nous forestiers, de tempête silencieuse", assène Albert Maillet, directeur forêt et risques naturels à l’Office national des forêts (ONF).

Ce 25 septembre 2023, le conseil de la planification écologique a annoncé l’octroi de 500 millions d’euros supplémentaires pour préparer la forêt à une hausse des températures bien trop rapide pour les capacités d’adaptation des arbres dont la durée de vie oscille entre 50 ans et plusieurs siècles. Pour contrer donc cette "tempête silencieuse"

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Ces nouvelles aides succèdent au plan de reboisement et de soutien à la filière bois du plan "France relance" doté de 200 millions d’euros. Le président de la République Emmanuel Macron a même lancé comme objectif la plantation d’un milliard d’arbres d’ici à dix ans, ce qui paraît très ambitieux pour les professionnels du secteur. Dans un climat changeant, les forestiers savent désormais qu’il leur faut réfléchir à installer la bonne essence sur le bon sol, au bon endroit et dans des conditions de température et d’humidité adéquate. Une démarche qui demande du temps.

Une augmentation de 30% d'arbres morts de moins de 5 ans[...]

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