Avec la tempête Ciaran, pourquoi on parle de « bombe météorologique »

(Image d’illustration montrant la tempête Callum, en octobre 2018, à Lesconil, dans le Finistère)
MathieuRivrin / Getty Images (Image d’illustration montrant la tempête Callum, en octobre 2018, à Lesconil, dans le Finistère)

MÉTÉO - Les yeux rivés vers le ciel et les girouettes. Après les dégâts causés par Céline ce week-end, la tempête Ciaran devrait toucher la France d’ici mercredi 1er novembre, dans la soirée, avec à la clef des vents violents, entre 100 et 150 km/h, notamment sur la Bretagne et le quart nord-ouest du pays. Un phénomène météo qualifié de « bombe météorologique » par les spécialistes.

Rien à voir avec des feux d’artifice ou des explosions mais plutôt avec l’allure de Ciaran, et son « creusement explosif ».

Selon les modèles, la dépression va débouler depuis l’Amérique du Nord d’ici quelques jours portée par « l’autoroute » des tempêtes de l’Atlantique : le rail des dépressions. Il s’agit concrètement d’un couloir de plusieurs kilomètres de large, balisé en haut par de l’air froid et en bas par de l’air chaud. Un corridor qui affiche en ce moment, en altitude, des vents à plus de 350 km/h. De quoi faire prendre des forces à Ciaran et lui donner sa dimension de tempête.

Un « creusement d’école »

« À partir d’une certaine amplitude, la dépression interagit directement avec le courant-jet (...) Dans le même temps, la dépression se creuse brusquement », détaille Météo France concernant le mécanisme de création des tempêtes.

On parle de « creusement », quand il y a une perte brutale et rapide de pression au centre de la dépression, ce qui a pour effet de renforcer les vents autour. Or c’est exactement ce qu’il se passe avec Ciaran : « En arrivant en entrée de Manche, sa pression est estimée à 955 hPa contre 1000 hPa 24 heures plus tôt sur le centre de l’Atlantique », détaille la Chaîne météo.

Keraunos, l’observatoire français des tornades et des orages, comme Météo France, n’hésitent d’ailleurs plus à parler de « creusement d’école » ou de « cas d’école de creusement explosif ».

Le souvenir des tempêtes de 1999

En matière de pression atmosphérique, le phénomène de cette semaine devrait atteindre les côtes françaises aux alentours de 960 hPa. Un niveau semblable à celui de la tempête Lothar, qui s’était abattue en 1999 sur l’Hexagone, et dont les images ont durablement marqué les Français et le paysage.

Toutefois, en l’état, Keraunos tient plutôt à tempérer les inquiétudes, notamment au sujet de vent. « Les valeurs de vent prévues n’ont rien à voir avec les tempêtes de 1999 dans les terres. Les valeurs côtières (voire sur l’intérieur de la Bretagne) attendues avec Ciaran pourraient être sévères mais l’épisode devrait rester (très) loin de 1999 à l’échelle nationale », précise l’observatoire sur Twitter.

En revanche, comme en 1999, où la tempête Martin avait succédé à Lothar dans les jours suivant, il n’est pas impossible que Ciaran soit suivi dès samedi d’un nouvel épisode violent. À ce stade, Météo France évoque plutôt un coup de vent, avec des incertitudes et des modèles à affiner.

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