Tempête Ciaran: en Bretagne, des jeunes en décrochage scolaire viennent en aide à des maraîchers

"On va se mettre au boulot et faire le maximum". Ce jeudi 9 novembre, huit jeunes volontaires de l’EPIDE (Établissement pour l'insertion dans l'emploi) de Lanrodec, sont venus aider Pierre et Anne-Marie Le Rolland, un couple de maraîchers à Ploubazlanec, à déblayer leur terrain après le passage de la tempête Ciaran.

Dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023, des rafales de vent ont détruit plus de la moitié des serres de leur exploitation.

"On dirait qu'un géant a marché sur les serres", déclare Élouan à France Bleu en découvrant l’ampleur des dégâts.

Parmi ces jeunes bénévoles, la plupart ont eu des parcours scolaires souvent difficiles. Depuis sa création en 2005, l’EPIDE compte 19 centres en France et a pour objectif de favoriser l’insertion de ces jeunes de 18 à 25 ans, sortis du système scolaire, sans diplôme, ni qualification professionnelle.

"C’est la meilleure chose que je puisse faire"

Face à l’exploitation de 3.500 mètres carrés au sol, le travail est important. Kylian s’attelle à enlever les petits filets qui retiennent encore les bâches déchirées, indique Ouest-France.

"C’est la meilleure chose que je puisse faire", souligne-t-il au quotidien régional, pendant que Kevin extrait un morceau de ferraille enfoncé dans le sol.

Une aide extrêmement précieuse pour Pierre et Anne-Marie Rolland, qui n’en peuvent plus d’entendre le bruit incessant des bâches qui volent au vent. "On est content de les voir arriver, ils sont courageux (…). Notre priorité, c'était d'abord de retirer toutes les bâches qu'on entend taper la nuit contre les structures métalliques", explique la maraîchère à France Bleu.

Au total, huit des 17 tunnels installés par le couple pendant l’été se sont retrouvés inutilisables après les rafales de vent, informe Ouest-France. Des installations qui leur avaient coûté 40.000 € "et qu’ils n’ont pas encore eu le temps d’assurer".

"La récolte est morte cette année, mais la vie continue. Il ne faut pas qu’on se détruise physiquement", déclare-t-elle au quotidien régional.

À ce jour, la tempête Ciaran n’a pas encore été reconnue comme catastrophe naturelle par l’État. Si la présence d'une "garantie tempête" est obligatoire dans tous les contrats d'assurance habitation, le déclenchement de cet état de catastrophe naturelle faciliterait grandement certaines procédures.

Le comité catastrophe naturelle se réunira le mardi 14 novembre.

Une action qui favorise la réinsertion

La maire de la commune de Paimpol, Fanny Chappé, a salué l'initiative en félicitant les jeunes bénévoles et leurs accompagnants pour "cet élan de solidarité sur X (ex-Twitter).

Pour Amélie Le Goff, la directrice de l'EPIDE, cette action répond pleinement à l'objectif du centre qui est de favoriser leur insertion. "On porte toutes les valeurs: faire en société, vivre ensemble, avoir des actions de solidarité, donc là on s'inscrit vraiment dans les valeurs de l’établissement", se réjouit-elle au micro de France Bleu.

Le 17 novembre 2023, une vingtaine d’élèves du lycée agricole de Saint-Ilan, basé à Langueux, viendront, eux aussi, prêter main forte aux maraîchers durement touchés par la tempête Ciaran.

Article original publié sur BFMTV.com