Télétravail : revenir au bureau ou démissionner, IBM lance un ultimatum à ses salariés
Le géant américain IBM presse ses employés de revenir travailler au bureau ou alors de quitter l’entreprise.
L’âge d’or du télétravail est-il déjà terminé ? Près de quatre ans après le début de la crise du Covid et l’essor du travail à domicile, les entreprises semblent progressivement faire machine arrière. Dernier exemple en date avec le géant de l’informatique IBM qui lance un ultimatum à ses managers. Selon une note interne de son vice-président John Granger dont CNN se fait l’écho, la multinationale américaine exhorte ses cadres à revenir au bureau dans les plus brefs délais. En cas de refus, l’entreprise les invite à faire leurs cartons et démissionner.
Les salariés visés ont désormais l’obligation de venir voir leurs collègues au moins trois fois par semaine. Les télétravailleurs vivant à plus de 80 kilomètres des locaux disposent de quelques mois supplémentaires (jusqu’au mois d’août) pour prendre leurs dispositions. Des exceptions seront faites pour les salariés ayant des problèmes de santé ou effectuant le service militaire.
IBM a testé le télétravail pendant… 20 ans
Déterminé, le géant américain explique que les salariés seront tracés pour vérifier s’ils viennent ou pas au bureau. Ironie de l’histoire, IBM a été l’une des premières grandes entreprises à la fin des années 1990 à généraliser le télétravail. À l’époque, le géant américain se félicitait d’une économie de 75 millions de dollars par an grâce à la réduction de ses locaux. Ce mode de travail lui a aussi permis de "retenir ses meilleurs éléments" qui risquaient de "partir travailler à la concurrence". Jugeant un manque de créativité de ses équipes, IBM sonne la fin du télétravail en 2017 après vingt ans d’expérimentation. Avant d’y revenir contraint et forcé à cause du Covid en 2020.
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IBM n’est évidemment pas la seule entreprise à limiter la flexibilité de ses salariés. En 2023, JP Morgan, la plus grande banque américaine, exige de ses managers un retour au travail en présentiel cinq jours par semaine, mettant fin de fait au télétravail. La même année, Zoom, référence de la visioconférence et qui s’est largement fait connaître grâce aux confinements, a pris la même décision. En France, le patron de l’Oréal Nicolas Hieronimus a quant à lui dit tout le mal qu’il pensait des télétravailleurs en janvier 2024 à l’occasion du Forum économique de Davos. Il considère que les salariés qui travaillent depuis chez eux à domicile n’ont "absolument aucun attachement, aucune passion, aucune créativité". Mais jusqu’à maintenant le groupe tricolore autorise ses équipes à travailler deux jours par semaine depuis chez eux.
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