Tebboune veut toujours se rendre à Paris, mais gare aux “bombes puantes”

Dans une interview accordée aux médias locaux le samedi 5 août, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que la visite d’État qu’il devait effectuer en juin 2023 à Paris “n’a pas été annulée”, rapporte le site d’information algérien Tout sur l’Algérie (TSA). Le président algérien a clairement expliqué que le principal point d’achoppement restait le programme de la visite officielle, qui semble ne pas convenir à la partie algérienne.

Les visites d’État que nous avons effectuées en Russie et en Chine ont été couronnées de résultats. Celles de l’Italie et du Portugal aussi. Pour la France, je ne partirai pas pour défiler sur les Champs-Élysées avec la cavalerie de la garde républicaine. J’irai pour renforcer les relations entre les deux pays, ouvrir de nouvelles pages et fermer d’autres anciennes”, a déclaré le locataire du palais d’El-Mouradia.

Pas de “visite touristique”

Pour le président Tebboune, pas question que cette rencontre se transforme en simple “visite touristique”. Il a réaffirmé que le face-à-face avec Emmanuel Macron était maintenu et restait à l’agenda des deux présidents.

Même si le chef de l’État algérien affirme qui n’y a “aucun différend” entre les deux pays, TSA rappelle quelques épisodes des péripéties des relations franco-algériennes. Au début de l’année 2023, l’affaire Amira Bouraoui, du nom de cette militante exfiltrée vers la France après avoir passé clandestinement la frontière algérienne vers la Tunisie, avait jeté un froid.

Dans son décryptage de la parole présidentielle, le journal francophone d’État L’Expression estime que “c’est à l’Élysée de gérer les ‘bombes puantes’ politiciennes que lance épisodiquement l’extrême droite dans le jardin d’Emmanuel Macron”. Une référence notamment aux appels récurrents à la révision de l’accord de 1968 qui régit l’immigration algérienne en France et les remous autour de la commission mixte chargée de résoudre les questions mémorielles.

“L’on devine dans les propos du président Tebboune que l’hésitation d’aller de l’avant dans le partenariat entre les deux pays n’est pas le fait d’Alger”, ajoute le quotidien, qui poursuit : “Le président Macron sait-il qu’en faisant le dos rond et en laissant Marine Le Pen et Éric Zemmour perturber son second mandat sur la question de la mémoire, il contribue à l’effondrement de l’influence de la France ?”

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