Tchad : une vague de disparitions entache la réélection de Déby

Le président tchadien, Idriss Déby, à N'Djamena, le 10 avril.

Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme s'alarment du sort de dizaines de militaires indociles, qui auraient été enlevés le jour du scrutin.

Idriss Déby Itno avait annoncé «un coup K.-O.» : c’était le slogan de sa campagne pour l’élection présidentielle, qu’il a remportée au premier tour avec 61,6% des voix. Le 9 avril, jour de vote des militaires (la veille des civils), le président tchadien, au pouvoir depuis vingt-six ans, aurait-il cogné trop fort ? Plusieurs dizaines de membres des forces de sécurité ont disparu ce jour-là.

D’après les informations collectées par Amnesty International et la Ligue tchadienne des droits de l’homme, «dans au moins deux bureaux de vote, des responsables militaires ont contraint des éléments des forces de défense et de sécurité à publiquement voter pour le parti au pouvoir. Ceux qui ne se sont pas soumis à ces injonctions ont été soit bastonnés publiquement, soit placés en détention dans une cellule durant plusieurs heures». Les deux organisations ont vérifié et documenté 23 cas de disparitions.

Les partis d’opposition évoquent, eux, une soixantaine de policiers, gendarmes ou militaires enlevés. «Ces gens ont quitté leurs domiciles ou leur lieu de travail pour aller voter et n’ont jamais refait surface, explique Balkissa Ide Siddo, d’Amnesty International. Dans plusieurs bureaux, on les forçait à voter pour Déby. Une femme lieutenant a par exemple été giflée par un surveillant pour ne pas avoir voté dans le bon sens, d’après un témoin.» Les «uniformes» indociles ont souvent été arrêtés pour quelques heures, puis relâchés. Mais certains ne sont jamais rentrés chez eux.

Cartes d’électeurs biométriques

Le Tchad a connu des précédents. Le plus connu étant la disparition forcée de Ibni Oumar Mahamat Saleh, principale figure de l’opposition, en 2008. Deux ans auparavant, une vague d’enlèvement d’officiers avait également secoué le pays. «Le Tchad a une armée à deux vitesses depuis longtemps : les forces d’élites et (...)

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