Tchad : condamnation des sbires de Habré

Hissène Habré, après son audition par un juge à Dakar, au Sénégal, en juillet 2013.

Afrique . Ce procès est une première victoire pour les victimes de la police politique de l’ex-président.

C’est dans l’ancien Parlement, qui accueillait la session criminelle spéciale, que le droit a été dit, mercredi. Du haut de l’hémicycle, c’est une vue plongeante sur l’inhumanité de ces hommes âgés, dont un aveugle, qui ont été condamnés à des peines plus lourdes que celles requises par le ministère public, pour des crimes et campagnes d’assassinats sous la présidence de Hissène Habré (1982-1990), avant qu’il ne soit renversé par un coup d’Etat, mené par le président actuel, Idriss Déby. Cinq à vingt ans de travaux forcés ont été prononcés contre 20 «agents de la répression», faisant dire à l’une des 7 000 victimes parties civiles que «l’ombre est courte et légère». Quatre hommes ont été acquittés, «faute de preuves suffisantes».

«Cauchemar». Habré, 73 ans aujourd’hui, a trouvé refuge au Sénégal en 1990. Après quatorze ans de bataille judiciaire, il devrait être jugé en juin pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture par un tribunal spécial mis en place à Dakar. A l’énoncé du verdict, les accusés s’en sont retournés, sans émotion apparente, vers leur fauteuil recouvert de velours vert : «C’est le visage de l’orgueil et du mépris. C’est contre ce visage-là que nous avons bataillé quatorze ans avec témérité, contre un appareil d’Etat qui apratiqué l’offense», a déclaré maître Jacqueline Moudeïna, l’un des avocats, et présidente de l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme. Pour Me Moudeïna, il s’agit «de la fin d’un cauchemar, mais il nous reste à affronter le cauchemar numéro 2 : le procès Habré à Dakar, dans trois mois». Pour elle, ce procès restera celui de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS) - l’appareil chargé de réprimer dans le sang toute opposition - et du système sécuritaire de l’époque, dont «les vestiges n’ont pas été encore purgés». Pour une autre avocate, ce procès «est (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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