Les taxis de la Marne ont-ils été payés pour leur course ?

Le 11 novembre 2014, sur les Champs Elysées, des figurants en uniformes de l'époque à bord d'anciens taxis de la Marne, lors de la commémoration du 80e anniversaire de la fin de la Grande Guerre.

Les taxis, qui ont acheminé 6 000 soldats sur le front entre le 6 et le 8 septembre 1914, avaient mis en marche leur compteur.

C’est une affaire entendue, les taxis de la Marne n’ont pas sauvé Paris. Mais quand même : en acheminant 6 000 soldats sur le front, les 6, 7 et 8 septembre 1914, ils ont contribué à stopper la percée allemande vers la capitale. Ce que l’on sait moins, c’est que cette équipée leur a été payée comme une course normale, au compteur.

«Les taxis avaient été réquisitionnés par le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris. Il fallait donc les indemniser : l’armée leur a versé environ 70 000 francs au total», explique Jean-Yves Le Naour, historien et spécialiste de la Première Guerre mondiale (1). La somme représenterait aujourd’hui plus de 233 000 euros. Les chauffeurs n’ont touché que 27% de ce montant, le reste revenant aux compagnies de taxis qui les employaient, conformément à la règle de l’époque. Parmi ces entreprises figurait la Compagnie des automobiles de place (dite «Autoplace»), dont les voitures portaient une immatriculation se terminant par «G7» et qui est l’ancêtre de l’actuelle G7, société de taxis bien connue des Parisiens.

Tout le monde n’a pas touché la même somme, car certains compteurs affichaient 120 km parcourus, d’autres plus de 200 km. De nombreux chauffeurs ont en effet effectué deux allers-retours entre la gare de Gagny, où les troupes étaient embarquées à bord des voitures, et Nanteuil-le-Haudouin ou Silly-le-Long, à quelques kilomètres du front. A leur retour au garage, les compteurs ont été soigneusement relevés. «Certains affichaient plus de 100 francs de course, soit dix jours du salaire d’un ouvrier», note Jean-Yves Le Naour.

Reproduction d’un dessin des «taxis de la Marne». (Image AFP)

Pour ce prix, les taxis ont transporté souvent 5 soldats, chacun avec son barda de 30 kilos : l’un assis à côté du chauffeur, et trois ou quatre autres à l’arrière. Certains soldats ont même voyagé sur le marchepied des voitures. (...)

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