Le talon d’Achille de la gestion de patrimoine

Philippe Baillot, enseignant à l’université Paris II, membre du Cercle des fiscalistes. - Credit:Erik lasalle
Philippe Baillot, enseignant à l’université Paris II, membre du Cercle des fiscalistes. - Credit:Erik lasalle

La gestion de patrimoine offre traditionnellement quatre champs de valeur ajoutée aux épargnants. Le premier – et le plus important – consiste en la mise à jour de leurs besoins et de leurs objectifs patrimoniaux, au terme d'une véritable maïeutique. Dans un deuxième temps, au bénéfice d'une réelle expertise juridique et fiscale, leur conseiller aura plus de possibilités d'atteindre les objectifs dégagés par la mise en œuvre de l'ensemble des techniques patrimoniales disponibles (contrat de capitalisation, société civile, fiducie…). Le troisième champ de valeur ajoutée correspond à la commercialisation de tous les produits et services (PER, fonds d'assurance spécialisé…) parfaitement adaptés à leur configuration patrimoniale, sans aucune exception, ni surplus.

La difficulté du business model de la gestion de patrimoine découle du fait que ces trois champs de réelle valeur ajoutée pour les épargnants génèrent des revenus principalement symboliques pour les conseillers patrimoniaux. Inversement, la gestion des actifs souscrits va s'accompagner d'une rémunération particulièrement significative et, qui plus est, récurrente en l'absence, pour l'essentiel, d'une véritable valeur ajoutée : le porte-à-faux est parfait.

Diversifier ses actifs mobiliers

À titre d'illustration, selon une prédilection très française pour l'immobilier, le collaborateur d'une prospère entreprise établie dans une petite ville manquera rarement d'y acquérir à crédit sa résidence principale [...] Lire la suite