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“De la taille de 22 manchots ou d’une demi-girafe” : de la difficulté de décrire les astéroïdes

“Les dimensions des astéroïdes n’ont aucun sens”, constate le magazine The Atlantic en titre d’un de ses articles. Récemment, journalistes et scientifiques ont usé d’images pour le moins fantasques pour décrire ces objets célestes. Le 19 janvier, le Jerusalem Post parlait de deux astéroïdes “faisant la taille d’environ 22 manchots empereurs debout, les uns sur les autres”, puis, quelques jours plus tard, il en évoquait deux autres “mesurant à peu près la taille de 100 chiens carlins adultes”. En mars 2022, le Daily Mail préférait évoquer une “demi-girafe”.

Selon le magazine américain, décrire ces objets “mystérieux” est une entreprise des plus complexes. “Il n’est vraiment pas simple de faire comprendre les propriétés physiques de quelque chose que les gens ne verront jamais de leurs propres yeux”, déclare Eric Christensen, astronome à l’université d’Arizona.

“Personne n’a jamais été sur un astéroïde, les astronautes eux-mêmes ne savent pas à quoi ça ressemble.”

Pour communiquer, les astronomes rappellent au grand public ce qui lui est le plus familier. Lors de la tentative (réussie) de détournement de l’astéroïde Dimorphos en septembre, les scientifiques l’avaient comparé à une pyramide égyptienne ou à un terrain de football américain. Mais difficile d’avoir une image claire si l’on n’a jamais mis les pieds au Caire ou dans une enceinte accueillant les matchs de la NFL. À Courrier international, nous avons préféré la comparaison avec la moitié de la tour Eiffel.

Autre problème, l’évocation d’un gratte-ciel – ou même d’un paquebot – ne permettra pas de saisir l’épaisseur de ces amas rocheux. Le Jerusalem Post mesurait un diamètre de 22 manchots, équivalent à 22 mètres, pour chacun des astéroïdes mentionnés plus haut. Mais s’il avait dû tenir compte du volume, il aurait plutôt fallu compter en centaines de manchots… Nous ne sommes pas vraiment plus avancés.

Peine perdue, suggère la journaliste de The Atlantic. En l’absence de règles établies en la matière, les scientifiques font eux-mêmes le choix de la comparaison. “Il y a peut-être de la place pour un peu de fantaisie. Nous sommes peut-être à la veille d’un nouveau type de communication sur les astéroïdes.” Ces images ont le mérite de calmer les craintes (souvent infondées) sur la menace imminente représentée par les astéroïdes et de susciter l’intérêt du public. Si, par malheur, l’un d’eux devait menacer la Terre, “les scientifiques devraient songer à des métaphores moins réjouissantes”, conclut le titre.

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