Les tabacs autorisés à vendre des cartouches de chasse dès 2024 ? La question fait débat

Seuls les chasseurs détenteurs d’un compte personnel dans le Système d’Information sur les Armes pourraient acheter des munitions chez leur buraliste.

Sur Chassons TV, Jean-Simon Mérandat, le chef du service central des armes et explosifs auprès du ministère de l’Intérieur, a annoncé l’autorisation pour les buralistes de vendre des cartouches de chasse dès le 1er janvier 2024.
Sur Chassons TV, Jean-Simon Mérandat, le chef du service central des armes et explosifs auprès du ministère de l’Intérieur, a annoncé l’autorisation pour les buralistes de vendre des cartouches de chasse dès le 1er janvier 2024.

CHASSE - Après le mois sans tabac, bientôt le mois sans cartouches ? Ce mercredi 22 novembre, Jean-Simon Mérandat, le chef du service central des armes et explosifs auprès du ministère de l’Intérieur, invité de l’émission spécialisée sur la chasse sur Youtube Face à Baudouin, a annoncé l’autorisation pour les buralistes de vendre des cartouches de chasse serait effective dès le 1er janvier 2024. Une proposition jugée « très intéressante » par le président de la Confédération des buralistes, mais, selon lui, pas encore enterinée.

Le patron des experts en armes a d’abord rappelé l’impératif pour les chasseurs de créer un compte personnel SIA (Système d’Information sur les Armes) avant le 31 décembre 2023 pour conserver leur droit à acquérir et détenir une arme. Le dispositif, que Jean-Simon Mérandat a lui-même supervisé, vise à faciliter les déclarations et les acquisitions d’armes en France. 600 000 sur 1 million de chasseurs français ont déjà enregistré leur arme.

Pour les chasseurs inscrits dans le SIA

Mais cette nouvelle procédure devrait également permettre d’étendre la vente de munitions de chasse chez les buralistes, a déclaré Jean-Simon Mérandat. « À partir du 1er janvier, ils [les propriétaires des tabacs] pourront s’adosser à un armurier, et vendre des cartouches de chasse, puisque nous faisons évoluer la réglementation pour qu’ils se forment à la réglementation de vente de cartouches d’armes », a-t-il précisé, comme vous pouvez l’entendre dans la séquence ci-dessous.

« Ça intéresse nos concitoyens en ruralité », a-t-il justifié, soulignant que certains chasseurs devaient rouler « 60 à 70 km » pour s’en procurer. Il a ajouté qu’il y a une « trentaine d’années » les buralistes étaient autorisés à en vendre.

Quant à la question de la sécurité, le chef du service central des armes se veut rassurant, expliquant que tout le monde ne pourra pas, en un claquement de doigts, acheter une cartouche dans le tabac du coin, seuls les détenteurs d’un compte SIA le pourront. « Le SIA, c’est le fichier des honnêtes gens. Si vous y êtes, c’est que vous avez été contrôlé », conclut-il.

Le Comité national contre le tabagisme sceptique

Le président de la Confédération des buralistes Philippe Coy a confirmé vendredi à l’AFP l’existence de discussions entre sa fédération, celle des chasseurs et le ministère de l’Intérieur en vue d’une autorisation de vente par le burations de munitions de chasse. Une proposition « très intéressante » qui a été « confortée il y a quelques jours par un échange avec la fédération des chasseurs et son président Willy Schraen pour partager nos visions, comprendre aussi le besoin » , a-t-il repris.

Mais Philippe Coy préfère tout de même temporiser sur le calendrier et évoque plutôt le premier trimestre 2024, le temps de comprendre les besoins précis des chasseurs et de proposer une formation aux buralistes intéressés par cette extension de compétence.

Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) a, lui, réagi vendredi en questionnant le caractère « raisonnable » de cette mesure, arguant que selon leurs données « deux buralistes sur trois continuent de vendre du tabac à des mineurs en toute illégalité ».

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