Taïwan évoque une menace croissante après le passage du Liaoning

"La menace ennemie grandit de jour en jour", a déclaré le ministre de la Défense taïwanais, Feng Shih-kuan (photo) alors que le groupe naval chinois conduit par l'unique porte-avions de la République populaire continuait d'avancer en mer de Chine méridionale. /Photo d'archives/REUTERS/Tyrone Siu

TAIPEI (Reuters) - Taïwan a mis en garde mardi contre une "menace ennemie" chaque jour grandissante, alors que le groupe naval chinois conduit par l'unique porte-avions de la République populaire continuait d'avancer en mer de Chine méridionale. Les manoeuvres, présentées par la Chine comme un exercice de routine, sont suivies de près dans un contexte de tensions ravivées entre Pékin et Taïwan, après l'entretien téléphonique entre Donald Trump et la présidente taïwanaise. "La menace ennemie grandit de jour en jour. Nous devons toujours rester prêts au combat", a déclaré le ministre de la Défense taïwanais, Feng Shih-kuan. "Il nous faut renforcer l'entraînement (de nos soldats) pour qu'ils puissent non seulement survivre dans la bataille mais aussi détruire l'ennemi et accomplir leur mission", a-t-il poursuivi. Le groupe naval se dirige vers l'île chinoise de Hainan, a annoncé mardi le ministère de la Défense de Taïwan. Le porte-avions Liaoning, qu'accompagnent cinq bâtiments de la marine chinoise, a déjà traversé l'archipel nippon des Ryukyu avant de passer au sud de Taïwan via le détroit de Bashi qui sépare l'île des Philippines. A Taipei, un porte-parole du ministère de la Défense a précisé que le Liaoning gardait un cap sud-ouest, en direction de Hainan, plutôt que de s'enfoncer plus avant dans les eaux disputées de mer de Chine méridionale, vers les îles Spratleys. "Il se dirige toujours vers le sud-ouest, en direction de Hainan", a précisé à Reuters un responsable militaire taïwanais. Le porte-avions ne s'est pas approché d'Itu Abu, la seule île taïwanaise de l'archipel des Spratleys, a-t-il ajouté. Le gouvernement nippon a déclaré lundi que le déplacement de ce groupe naval illustrait le développement de la puissance militaire chinoise et que Tokyo suivait de près sa progression. Pékin revendique la majeure partie de la mer de Chine méridionale, sur laquelle le sultanat de Bruneï, la Malaisie, les Philippines, Taïwan et le Vietnam ont également des prétentions territoriales. (J.R. Wu avec Tim Kelly à Tokyo; Julie Carriat pour le service français)