Témoignages : à quoi ressemble le retour d’expatriation

“On parle souvent de tous les citoyens allemands qui tournent le dos à leur pays. Mais beaucoup d’entre eux reviennent après seulement quelques années”, remarque Die Welt, sans pouvoir s’appuyer sur des statistiques précises concernant les “repats”. Le quotidien a donc rencontré deux Allemandes de retour d’expatriation pour comprendre leur expérience : Janine Brück, qui vivait en Norvège, et Sandy Hauser, qui a vécu en Indonésie, au Chili, au Portugal et en Australie.

La première explique son départ pour le petit village de Kolvereid, à environ 260 kilomètres au nord de Trondheim, puis pour le village de pêcheurs de Nyksund, encore plus au nord, par sa volonté d’avoir une meilleure situation financière. Infirmière dans un Ehpad, avec son mari elle “pouvait soudainement mettre de l’argent de côté – ce qu’ils n’avaient jamais pu faire en Allemagne”.

Pour Sandy Hauser, dentiste de formation ayant changé de voie par la suite, les motivations étaient différentes et plus liées à l’envie d’un climat plus doux et d’une ambiance plus décontractée que chez elle, à Stuttgart. C’est la pandémie qui l’a poussé à revenir en Allemagne en 2020 pour s’occuper de sa mère, mais elle rêve de repartir. “L’Espagne, l’Italie ou le Portugal suffiraient – ​ des endroits où le climat offre à lui seul une meilleure qualité de vie”, se dit-elle. À l’inverse, Janine Brück ne songe pas à une nouvelle expatriation : “Mon mari et moi avons compris que nous n’étions pas du genre à vivre à l’étranger sur du long terme. Peut-être sommes-nous plus allemands que nous ne voulions l’admettre.”

Outre une réadaptation nécessaire au monde du travail et à la météo, le retour est souvent difficile pour des raisons matérielles également. “Compte tenu de la tension qui règne sur le marché du logement en Allemagne, de nombreux anciens expatriés ont du mal à trouver un logement”, résume Die Welt. Janine Brück et son mari n’ont d’ailleurs pas réussi à trouver un appartement et vivent dans leur caravane. Pourtant, “les ‘repats’ pourraient contribuer à atténuer la pénurie de travailleurs qualifiés dans le pays […]. Ce sont des travailleurs potentiels qui manquent à l’économie, car pour certains salariés les conditions de travail en Allemagne sont moins attrayantes qu’une aventure à l’étranger”.

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