Témoignage. “Aujourd’hui, le Portugal, c’est un autre monde”

Retraité depuis 1999, Guy Moll vit depuis lors en Algarve avec son épouse. À 77 ans, l’ancien instituteur au lycée français de Lisbonne en a déjà passé trente-deux au Portugal. Une seconde patrie qui l’inspire.

Comment avez-vous découvert le Portugal ?

Quand j’étudiais à Strasbourg, j’avais un ami portugais, de Lisbonne, qui m’a proposé de venir passer des vacances au Portugal, en juillet 1962, précisément à Cadaval. C’est là-bas que j’ai rencontré ma future femme. Nous nous sommes mariés en 1964. Après mon service militaire, j’ai obtenu un poste de prof au lycée français de Lisbonne, en 1966. À l’époque, il en fallait des professeurs, parce qu’il y avait 2 500 élèves.

Vous y avez enseigné de 1966 à 1978. Quel souvenir vous gardez de cette expérience ?

Un excellent souvenir, l’ambiance était très bonne. L’établissement avait ceci de particulier qu’il était français, donc démocratique, dans un régime dictatorial, celui de Salazar. Parmi les élèves, on avait à la fois les enfants de tout le gratin de la gauche portugaise non officielle, mais aussi ceux des ministres d’alors, certains de sacrés fascistes.

Vous avez ensuite, en tant que professeur, parcouru l’Europe. Vous avez été notamment en poste à Madrid, Vienne et Barcelone. Mais c’est au Portugal que vous avez décidé de passer votre retraite. Pourquoi ?

Après un séjour de six ans dans un poste aussi agréable que celui de Barcelone, nous cherchions le soleil pour notre retraite. Nous avons fait un séjour au Portugal en novembre et il faisait comme aujourd’hui : beau et chaud. Nous avons eu le coup de foudre pour cette maison en Algarve, sur les hauteurs de Faro, à l’abri des touristes.

De nombreux résidents français vivent en Algarve, notamment des retraités. Quels rapports entretenez-vous avez eux ?

On y a bien sûr des amis, de toutes nationalités. Mais généralement, on sait très vite à qui on a affaire quand on discute : dès qu’on me dit que ça devient insupportable en France à cause des Noirs et des Arabes, je poursuis mon chemin. Malheureusement, cette situation s’

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