Comment le télétravail permet aux employés de cultiver leurs loisirs

“On les surnomme ‘les distanciels’”, sourit Steve Mills, directeur général du Skyway Golf Course situé à Jersey City, dans l’État du New Jersey. Sur son green, plus de cinquante personnes s’adonnent à ce sport un lundi en plein après-midi, détaille The New York Times. Inimaginable avant la pandémie de Covid-19.

“Avant, on les voyait arriver au golf en courant après le travail. Maintenant, ils peuvent venir jouer tranquillement, au lieu de se changer sur le parking”, confirme Steve Mills.

Un phénomène appelé à durer, analyse le quotidien new-yorkais, dans la mesure où l’organisation du travail a été bouleversée par la crise sanitaire. Depuis le début de l’année, aux États-Unis, plus d’un quart des journées de travail rémunérées à temps plein sont effectuées à domicile, note l’université de Stanford. Près de la moitié des travailleurs qui peuvent exercer leur activité à distance sont aujourd’hui des travailleurs hybrides.

“Ça signifie que les gens qui faisaient un peu de sport ou un soin de beauté à la pause déjeuner ou le soir peuvent maintenant étendre leurs loisirs à l’après-midi, et refaire quelques heures de travail dans la soirée.”

Des changements qui semblent s’inscrire dans la durée et qui modifient des pans entiers de l’économie. Une nouvelle étude de Stanford met en lumière l’essor des loisirs de l’après-midi. Un exemple : l’augmentation du nombre de personnes sur les terrains de golf à 16 heures entre août 2019 et août 2022 est de 278 %. Sans considération d’horaire, la fréquentation des greens a augmenté de 83 % en trois ans.

Crainte des cadres

“On est devenu une économie qui a des horaires étudiants”, analyse Nick Bloom, qui, avec Alex Finan, a étudié les données fournies par la société Inrix concernant plus de 3 400 terrains de golf. “Il est possible d’augmenter la productivité de façon colossale en laissant place aux loisirs pendant la semaine. C’est un drôle d’atout, totalement inattendu, du télétravail post-pandémie”, ajoute-t-il.

Et les effets de ce changement se font sentir dans toute l’économie des loisirs. Les réservations dans ce qui était autrefois appelé “heures creuses” explosent. “Je pense que le cours de 16 heures va remplacer celui de 19 heures”, confirme au New York Times, Sarah Larson Levey, directrice du studio de yoga Y7.

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